Dans un communiqué, Reporters sans frontières (Rsf) s’est dit vivement préoccupée par les conditions dans lesquelles s’est ouvert ce lundi le procès en appel du directeur de publication de Salam Info Martin Inoua Doulguet, emprisonné depuis près de six mois.
D’après Reporters sans frontières (Rsf), le directeur de publication de Salam Info Martin Inoua Doulguet qui est jugé par une chambre spéciale ne s’est pas présenté à son audience de ce lundi et a décidé d’entamer une grève de la faim. « Martin Inoua Doulguet a de bonnes raisons d’être inquiet. Il a été condamné en septembre 2019 à trois ans de prison ferme pour “diffamation” et “association de malfaiteurs informatiques” et emprisonné depuis près de six mois dans des conditions exécrables, a décidé d’entamer une grève de la faim pour “protester contre les manipulations diverses” dont son dossier judiciaire fait l’objet depuis le début de la procédure », informe Reporters sans frontières.
Selon son avocat Me Emmanuel Ravanas qui avait fait le déplacement depuis Paris, le procès de son client en appel s’est ouvert ce lundi 2 mars dans des conditions ‘“hallucinantes”. Son conseil déplore la tenue de l’audience “dans le bureau du procureur général de la République” et qu’il n’avait pas eu l’occasion de faire valoir ses observations concernant la procédure. « Alors que ce journaliste croupit déjà depuis des mois dans des conditions de détention abominables et qu’il a été condamné à une peine de prison ferme dans un dossier monté de toutes pièces, tout semble de nouveau réuni pour qu’il ne puisse pas bénéficier d’un procès juste et équitable qui aboutirait nécessairement à sa libération », dénonce Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. « Un dossier récupéré par une chambre spéciale, un avocat dûment mandaté non autorisé à s’exprimer, une audience dans le bureau du procureur général de la République, un harcèlement qui pousse le journaliste à mettre sa santé en danger pour se faire entendre, cette situation est extrêmement préoccupante. Nous demandons aux autorités tchadiennes de lui garantir un procès équitable afin qu’il soit libéré dans les plus brefs délais », ajoute-t-il.
Le procès est renvoyé au 12 mars prochain.
Stanyslas Asnan