Ainsi, il n’aura fallu que 72 heures à la police pour retrouver les présumés assassins de Madame Mopi Célestine. Une maman pieuse qui se rendait à la messe matinale ce 13 février. Une efficacité qui, disons-le tout net, s’explique par la vague d’indignation suscitée par le crime et la volonté du nouveau directeur général de la police nationale de marquer sa bonne volonté à protéger les personnes et leurs biens.
Même s’il faut saluer cette efficacité des services de sécurité, comment ne pas relever le cas de ces dizaines de filles et femmes, agressées et voilées dans cette portion de la ville par ces jeunes désœuvrés qui écument en journée les abords des deux marchés qui s’y trouvent et le soir les bars dancing qui bordent ce qui reste de la deuxième voie de contournement de la capitale ? Faut-il vraiment rappeler que la partie du 7ème arrondissement où la pauvre ménagère a été assassinée est un nid d’insécurité dans lequel, les rares agents des forces de sécurité qui s’aventurent sont plus préoccupés par le racket des motocyclistes et autres promeneurs attardés que la sécurité des biens et des personnes ?
Ce qu’il faut retenir en vérité de cet épisode malheureux est que notre police, pour peu qu’on veille la mettre au travail peut être efficace et produire des résultats comme on l’a vu ce week-end. Son inefficacité est la résultante du logiciel de gouvernance du pays qui impacte et détruit toute les composantes de la nation. La réalité dans le cas de la police est qu’elle compte comme dans les autres corps, beaucoup de frustrés. Ce sont les professionnels obligés de se soumettre à des ordres de parvenus et autres parachutés qui décident sur des bases qui sont tout sauf professionnels. A cela, s’ajoutent la corruption et la démotivation des agents qui n’hésitent pas à relâcher dès le lendemain le plus dangereux des brigands. Impossible pour le citoyen témoin de dénoncer dans ces circonstances où il se demande si le flic et le braqueur ne sont pas complices.
Ce qui s’est passé dans le 7ème arrondissement ce week-end montre que la lutte contre l’insécurité n’est qu’une question de bonne volonté et de respect des normes qui ne sont hélas pas la tasse de thé de nos gouvernants.
La Rédaction