Les chefs d’Etat du G5 Sahel se réunissent ce lundi 13 janvier 2019 à Pau en France, autour d’Emmanuel pour clarifier leur position par rapport à la présence militaire française dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, sujette à de vives critiques au sein des populations.
Initialement prévu pour le 16 décembre 2019, le sommet de Pau a été reporté pour ce lundi 13 janvier, suite à l’attaque terroriste d’Inates au Niger, le 10 décembre qui a fait 71 victimes dans les rangs des armées nigériennes. Sa convocation par le président Macron fait suite aux vives critiques qu’essuie la France dont la présence militaire est jugée ambiguë par une partie des populations de l’espace G5 Sahel.
Ce sommet vise à « redéfinir plus clairement les objectifs militaires, politiques et de développement » dans la lutte commune contre les mouvements terroristes, selon Emmanuel macron qui trouve en particulier ambigu l’attitude des chefs d’Etat du Mali et du Burkina face aux critiques d’une partie de l’opinion publique de ces deux pays au sujet de la présence militaire française. Pour Macron, la France et ses partenaire du G5 doivent «reclarifier le cadre et les conditions politiques » de l’intervention française au Sahel. « Je ne peux ni ne veux avoir des soldats français au Sahel alors que l’ambiguïté perdure à l’égard des mouvements antifrançais », a-t-il expliqué en annonçant, le 4 décembre 2019 la tenue du sommet en laissant entendre que, dans le cas contraire, il pourrait retirer les troupes. Allusion faite entre autres, aux propos du ministre de la Défense du Burkina dans un entretien accordé à un quotidien sud-africain, selon lesquels l’armée française entretenait une forme de complicité avec les djihadsites. Au Mali où la protestation contre la présence de Barkhane est la plus vive, une manifestation a été organisée à l’initiative des partis politiques et de la société civile le vendredi 10 janvier dernier. Le porte-parole des manifestants, Gabin Korbéogo, a appelé à se méfier des pyromanes nocturnes qui, dès le lever du jour, se transforment subitement en pompiers. « Ces puissances étrangères utilisent le terrorisme pour contrôler les immenses richesses de la région », a-t-il affirmé. Selon l’Agence France presse, quelques députés du parti au pouvoir ont également pris part à cette manifestation. De quoi embarrasser le Président Ibrahim Boubakar Keita pour qui les protestataires n’étaient qu’une minorité d’activistes, de francs-tireurs ou de forces centrifuges.
Il est attendu à l’issue ce sommet une déclaration des chefs d’Etat du G5 Sahel reconnaissant que la France intervient à leur demande et une redéfinition du cadre de l’intervention Barkhane.