Les consommateurs d’alcools de la ville de N’Djamena ont été surpris ce 6 janvier 2020 par la fermeture des débits de boissons, alimentations et dépôts suite au mot d’ordre de grève de deux jours lancé par le collectif tchadien contre la vie chère en réponse à la hausse du prix de certains produits, notamment les alcools et liqueurs.
Les carrefours et coins chauds de la capitale qui regorgent les débits de boisson sont comme paralysés ce matin. Les tenanciers de ces commerces, mécontents de la nouvelle grille des prix imposée par les brasseries du Tchad (BDT) qui impacte sérieusement leur business, ont choisi de ne pas ouvrir pour exprimer leur mécontentement. « Ce n’est pas normal ce qui se passe, nous avons des taxes à payer à la fin du mois. Avec ces nouveaux prix, les clients se font de plus en plus rares. Dans mon bar, je suis passé d’une vingtaine de client par jours à deux ou trois clients par jours, et si sa continue je risque de faire faillite » déclare désespérée Dénéram, tenancière d’un bar dans le 6ème arrondissement.
Pour Charles Mbaississem, détenteur d’un snack bar, cette grève fera au moins comprendre à l’Etat que nous ne sommes pas d’accord avec cette décision. « J’ai eu de grosse perte avec cette histoire de hausse de prix. Je compte bien suivre cette grève jusqu’au bout », ajoute- t-il.
Si beaucoup de tenanciers comptent bien observer ces deux jours de grève, Les clients eux se sont déversés dans la consommation des boissons locales. C’est le cas d’Anaclet, enseignant qui s’est reconverti en buveur de bili-bili (bière locale). « Avec cette crise qui nous frappe, je ne suis pas prêt de dépenser autant d’argent pour de l’alcool. Depuis la hausse des prix, je consomme local et ça me va ! », lance –t-il.
Fakeugnba Kedai Edith