En réponse à la polémique qui enfle sur les réseaux sociaux depuis la publication de l’article écrit par l’ancien ministre des finances, Issa Mahamat Abdelmamout critiquant son ‘’partie pris’’ dans le pamphlet « Eloge des lumières obscures. Du sacre des cancres à la dynastie des pillards psychopathes », qu’il a coécrit en 2008 avec Béral Mbaïkouba, Dr Succès Masra, président du parti les Transformateurs, s’excuse dans un message rendu public ce mardi 24 décembre 2019.
« Suite au débat légitime qui a eu lieu relativement à un des livres que j’ai coécrits il y a bientôt 12, je voudrais avoir l’occasion ici de m’en expliquer, par responsabilité vis-à-vis de vous qui vous sentez injustement heurtés dans votre identité et auprès de qui je voudrais m’excuser », lance d’entrée Dr Succès Masra. Le leader des transformateurs assure qu’il aime tous les Tchadiens et cela ne changera point. « Je n’ai ni rancœur, ni haine de personne et d’aucune communauté », souligne l’économiste qui réitère sa détermination à transformer le Tchad en une terre de justice et d’opportunité pour tous ses enfants.
Il met les propos durs tenus dans le livre, dont l’objectif était d’interroger la responsabilité de tous les régimes qui se sont succédé au Tchad, de l’indépendance à nos jours, qui ont choqué ses compatriotes du nord sur le compte d’une erreur de jeunesse. « Aujourd’hui je ne peux m’exprimer comme je l’aurais fait il y a 10 ou 15 ans, même dans la colère », assure-t-il. Né après la période sombre de 1979, Succès Masra reconnait avoir grandi avec « une partie subjective de cette histoire douloureuse, en partie vécue, en partie racontée ». Mais aujourd’hui, il dit être un homme totalement libre de ses jugements et tourné vers un Tchad nouveau pour lequel, il invite ses compatriotes de tous bords à s’asseoir autour d’une table de discussions républicaines sincères. Pour ce faire, il appelle à ne plus mettre sous le tapis les sujets qui fâchent et qui ont fait perdre du temps au pays. « Chacun de nous doit se transformer et faire un pas vers l’autre », exhorte Masra pour qui, ce qui doit préoccuper les Tchadiens ce sont les questions d’eau, d’électricité, de logement, d’emploi décent, de justice sociale, de droits et devoirs pour tous. « Ces choses sont essentielles pour nos vies, n’ont ni religion, ni ethnie, ni croyances, ni genre, ni province », conclut-il.
