Edito

Vigilance !

Vigilance ! 1

Ce qui s’est passé le 11 décembre dernier à Inates au Niger devrait faire remonter le niveau de vigilance en matière de lutte contre le terrorisme à l’intérieur de nos frontières nationales. Un évènement pas assez commenté à l’intérieur de nos frontières alimente ces craintes. La capture par les services soudanais, suite à des indications des services tchadiens, de sept éléments de Boko-Haram, partis des bases de la secte islamiste chercher de la logistique. L’opération aurait pu rester secrète si les soudanais n’avaient pas décidé d’en parler. Un indice qui montre aussi qu’au-delà du calme apparent, un travail de sape s’opère dans l’ombre mais sans pour autant rassurer. En témoignent les attaques contre les positions de l’armée ces dernières semaines dans le Lac et surtout, ne l’oublions pas, l’enlèvement de deux personnels de santé et leur chauffeur. Depuis on est sans nouvelle…

Ce dont il faut s’inquiéter, c’est que la lassitude que cette longue campagne risque de provoquer chez les troupes et les soldats de l’ombre chargés de la traque de l’hydre islamiste à un moment où elle semble avoir retrouvé des capacités opérationnelles qu’elle a perdues au lendemain de la campagne de 2016. Nous sommes un vaste territoire où des milliers d’armes circulent. Avec les frontières poreuses que nous avons et les millions d’armes de tous calibres volés dans les casernes libyennes, nous ne sommes à l’abri d’aucune surprise.

Dans la gestion des effectifs, il y’a très peu de relèves et l’état-major le voudrait qu’il ne pourra se le permettre parce qu’engagé sur plusieurs fronts, il n’a pas d’hommes en réserve. A cela s’ajoute le fait que la troupe n’est toujours pas mieux lotie.

C’est dans ces circonstances qu’un rapport de l’Institut des paix des Etats-Unis (Usip) alerte sur le risque pour les puissances à continuer à soutenir un régime, vieux de trente ans qui goutte peu à la contestation même les mains nues. Ce faisant, le régime qui gouverne par la terreur crée les conditions d’une déflagration interne alors qu’il fait face à des menaces sur ses quatre frontières.

Ce que doit faire tout patriote en plus de la mission d’alerte et de dénonciation face au risque terroriste, c’est d’œuvrer à une ouverture politique qui favorise le jeu démocratique et non s’enfermer dans des flagorneries comme certaines associations qu’on a entendu répéter les appels à la préservation d’une certaine paix et stabilité qui, en l’état actuel des choses ne sont assises sur pas grand-chose. L’absence de guerre n’étant pas forcément un état de paix, s’accrocher à cette apparence risquera de nous conduire à un réveil douloureux. Il faut se réveiller et redoubler de vigilance en cette fin d’année, période idéale pour les sales coups. Dieu veille sur le Tchad.

La Rédaction