Par un point de presse ce dimanche 1er décembre 2019, le président du Parti des intellectuels socialistes tchadiens pour l’évolution (Piste) Natoï-Allah Ringar dresse un bilan sombre des 29 ans de règne du Mouvement patriotique du salut (Mps). Il appelle le président de la République à la démission.
Le Tchad célèbre ce 1er décembre l’avènement de la démocratie. 29 ans de pouvoir pour le parti de Bamina que le Parti des intellectuels socialistes tchadiens pour l’évolution (Piste) qualifie d’un échec sur tous les plans. « De quelle démocratie célèbre-t-on ? Une démocratie où un seul homme, un seul clan dirige d’une main de fer un pays depuis 1990 ? », s’interroge le président du Piste, Natoï-Allah Ringar qui estime que le pays a perdu ses lettres de noblesses. « Politiquement, le bilan est négatif. Après trente ans, Deby et ses cliques de Bamina, n’ont réussi qu’à affaiblir la classe politique. Pire, depuis l’instauration de la fameuse ’’4ème République’’, c’est toute la nation qui est anéantie. Le peuple vit en sursis tel un zombie dans un film d’horreur », note-t-il.
Sur le plan économique, le président du Piste relève que les revenus du pays sont confisqués comme butin de guerre par un seul clan. « Détournements de deniers publics, malversations financières, clientélisme, enrichissements illicites sont les bilans économiques qu’on peut retenir de ces trente ans de gouvernance du régime actuel », ajoute-t-il.
C’est le gouffre total au niveau de la santé et de l’éducation, poursuit Natoï-Allah Ringar. « Comment comprendre, qu’après trente années, le pays ne dispose aucune structure appropriée pour les soins de qualité ? Le système éducatif est organisé de sorte que si ce ne sont pas de grèves intempestives, ce sont les mauvaises conditions d’études, poussant ainsi les parents à investir le peu qu’ils gagnent pour envoyer leurs enfants dans les pays voisins », dénonce-t-il.
D’après lui, la population tchadienne est prise en otage par ce régime. « Les forces de défenses et de sécurité sont organisées comme milice au service du régime. Dès lors qu’on essaye d’élever la voix pour dénoncer, l’on est taxé de fauteurs de trouble, apatrides, rebelles, terroristes », déplore le président du Piste qui cite entre autres Joseph Behidi, Ibn Oumar, Madana Nomaye, Brahim Selguet comme victimes de machination de 29 ans de règne du Mps.
Il réitère son soutien aux actions du mouvement des douze revendications (M12R) et appelle, les Tchadiens à se mobiliser pour plier l’échine à « ce groupe de dictateurs aux yeux globuleux, qui se nourrissent de leurs peines, de leur malheur et de leur sang ».
« L’heure est à l’action, fini les hésitations. Soyons unis, solidaires pour dire ça suffit après 30 ans de règne sans partage ».
Stanyslas Asnan
