L’Union nationale des étudiants tchadiens exige la démission du ministre de l’enseignement, de la recherche et de l’innovation
Il est 09 heures, le 20 septembre 2016. Dans les locaux de l’université de N’Djamena, l’ambiance est morose sous un ciel nuageux. La cour est bondée d’étudiants. Certains se regroupent sous les arbres de la faculté et d’autres arpentent les couloirs de différents bâtiments.
Ils disputent de l’unique question de la suppression de la bourse d’étude par le ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Le ton monte d’un cran et il est même difficile de les contenir. L’atmosphère devient électrique. « Non à la suppression de la bourse » « Taisso dégage », peut-on entendre au milieu de la foule. Entretemps, les responsables de différentes sections se sont retranchés au bureau de l’Unet pour plancher sur les actions à mener.
Pour le Président national de l’Union Nationale des EtudiantsTchadiens (UNET), Barka le Roi Manamon Matkissam, le ministre n’a fait que rependre sous les ondes que ses propos. Le Ministre a clairement dit en présence de tout le staff du Ministère que la bourse sera supprimée et le budget affecté progressivement au CNOU (Centre National des Œuvres Universitaires). Cette suppression permettra au gouvernement de régler les iniquités sociales, afin d’uniformiser la situation économique des Etudiants tchadiens à celle de la sous-région et le gouvernement ne peut pas supporter la bourse des étudiants. Par conséquent, les représentants des différentes Universités, des Instituts et des Ecoles Normales Supérieures ont unanimement estimé que « la mesure est inadaptable aux réalités des conditions d’étude actuelles au Tchad ».
L’UNET donne un délai de 72 heures au gouvernement de retirer immédiatement la mesure portant suppression de la bourse, de résoudre les problèmes des Enseignants du supérieur dans un bref délai et de limoger le ministre de l’Enseignement Supérieur et de l’Innovation. Elle appelle par ailleurs tous les étudiants tchadiens à une grande mobilisation et à attendre de pieds fermes les mots d’ordre de leurs représentants.
Mbairam Koularambaye
