Politique

Les jeunes veulent la tête de Kabadi

Les jeunes veulent la tête de Kabadi 1

Des jeunes artistes, activistes, défenseurs des droits humains, clandomen se sont réunis cet après du mardi 05 novembre 2019 devant le Centre Don Bosco pour rendre hommage à Mateyan Manayel Bonheur, ce jeune tombé sous les balles de la garde du président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi, le 04 novembre 2019, avant de se rendre à son domicile familial au quartier Atrone pour compatir avec sa famille.

C’est devant le Centre des jeunes Don Bosco sur l’avenue Pascal Yoadjimnadnadji, dans le 7e arrondissement que Mateyan Manayel Bonheur, juriste de formation qui s’est adonné à l’activité de clando est fusillé par la garde de Kabadi, au passage de son cortège. Les jeunes de différentes corporations, avec à leur tête les artistes N2A Téguil et Moussa Aimé ont choisi cet endroit pour rendre hommage à celui qui est fauché à fleur d’âge. Munis des pancartes sur les lesquelles on peut lire « Mateyan Manayel Bonheur, père de trois (3) enfants, diplômé en chômage (master 1 en droit privé), abattu par le cortège du président de l’Assemblée nationale du Tchad » ou encore « chaque être humain est une étoile qui mérite sa chance de briller », ces jeunes se sont réunis et ont entonné l’hymne national sous le regard d’un cortège de police qui épie leurs faits et gestes. Après cela, ils ont exigé à travers un communiqué que le tireur soit rendu à la justice, si non Kabadi sera tenu pour responsable. Mais d’ores et déjà, ils demandent la démission du président de l’Assemblée nationale, censé être « le représentant du peuple et non le tueur du peuple ».

De là, cap sur le domicile familial de Bonheur situé au quartier Atrone. Là-bas, le groupe de jeunes est accueilli par la famille du défunt. Face aux femmes en pleurs et aux hommes assis la mine serrée, Grâce Helta prend la parole pour leur remonter le moral. Pour elle, ces jeunes qui ont fait le déplacement pour compatir avec la famille de Bonheur sont issus de différentes régions et religions et représentent le Tchad tout entier. Ils se sont mobilisés pour soutenir la famille du martyr d’un régime en dérive contre lequel il faut exprimer son ras-le-bol.

L’artiste Moussa Aimé prend le relai pour appeler la famille de Bonheur à ne pas céder face à ces gens qui vont tenter d’acheter son silence avec de l’argent et à ne pas se fier à un appareil judiciaire inexistant. Au-delà de la famille de Bonheur, c’est tous les Tchadiens qui doivent se sentir concerner et agir ensemble pour la justice, a-t-il insisté.

NM