Du 23 au 24 octobre 2019, la classe politique et la société civile tchadienne se sont retrouvées à Genève en Suisse pour faire un état des lieux de la situation générale du pays afin de proposer des solutions. Rencontre qui a été boycottée par gouvernement. A l’issue de ces assises, les participants ont signé une déclaration dans laquelle ils se disent résolument décidés à ne pas laisser l’actuel pouvoir continuer la destruction inexorable du patrimoine commun qui est l’Etat tchadien. Le document comporte 12 recommandations dans lesquelles les participants :
- Proclament leur attachement à la cause de l’unité Nationale à travers la sécurisation du tissu économique basé sur l’agriculture et l’élevage ; l’atténuation des conflits éleveur-agriculteur par la mise en place d’une sécurité alimentaire dans les régions frontalières à risque.
- Réclament une véritable Amnistie générale pour tous les tchadiens opposants en exil qu’ils soient armés ou non. Et demandent la mise sur pied d’une procédure d’accompagnement pour les personnes qui rentrent définitivement au pays.
- Proclament solennellement leur droit et leur devoir de résister et de désobéir à tout individu ou groupe d’individus, à tout corps d’Etat qui prendrait le pouvoir par la force des armes ou l’exercerait par la force des armes.
- Exigent l’arrêt immédiat du processus électoral actuel et demandent aux bailleurs de fonds de cesser tout financement à ce processus. Appellent le Président Idriss DEBY à renoncer au pouvoir dans un cadre démocratique, et mettre en place une transition afin de sauver le pays et ramener la paix et la stabilité au Tchad, réaliser une alternance par des élections libres, transparentes, inclusives, paisibles et crédibles.
- Affirment leur volonté de vivre ensemble dans le respect des diversités ethniques, religieuses, régionales et culturelle, de bâtir un Etat de droit et une Nation fondée sur les libertés publiques et les droits fondamentaux de l’homme, la dignité de la personne humaine et le pluralisme sur les valeurs de la fraternité et de la solidarité.
- Appellent le gouvernement, tous les mouvements armés et toute personne ayant pris les armes contre le système politique actuel de cesser immédiatement les hostilités et privilégier le dialogue inclusif afin de restaurer et consolider la démocratie ainsi que l’ordre institutionnel et d’assurer une transition pacifique.
- Affirment leur opposition totale à tout régime dont la politique se fonderait sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice, la corruption, la concussion, le népotisme, le clanisme, le tribalisme, le confessionnalisme, et la confiscation du pouvoir.
- Exigent le retrait immédiat de la Constitution de la 4e République et le rétablissement de la Constitution de 1996 issue de la Conférence Nationale Souveraine.
- Exigent l’organisation d’un dialogue inclusif sous supervision internationale de l’ONU dans un pays neutre, afin de mettre fin à la crise politique actuelle et éviter le chaos au pays ; arrêter la dégradation de la situation générale qui pousse les jeunes à l’exode vers les organisations politico-militaires, les pays voisins et l’Europe. Ce dialogue doit notamment porter sur la libération des prisonniers politiques.
- Demandent à l’avenir de multiplier, le dialogue et être capable de faire des concessions pour accepter de préserver l’exercice démocratique.
11. Appellent la France à quitter le Tchad. - Invitent le peuple tchadien à adhérer au présent projet pour le salut collectif afin de présenter une offre politique alternative crédible au Peuple tchadien pour le changement de leadership national et de la gouvernance au Tchad.