Le premier sommet Russie-Afrique ouvert le mercredi 23 octobre 2019 à Sotchi, a pris fin ce jeudi. Une rencontre qui a ouvert selon le chef de l’Etat russe, Vladimir Poutine, « une nouvelle page » dans les relations entre la Russie et l’Afrique.
Longtemps à la traine sur le continent africain où ses concurrents chinois et occidentaux ont plusieurs longueurs d’avance, la Russie de Poutine, est bien décidée à rattraper son retard. Ce sommet qui a réuni tous les 54 Etats africains dont 43 sont représentés par leurs chefs d’État et de gouvernement marque cette volonté de gagner du terrain en Afrique.
Dans sa relation avec l’Afrique, Poutine veut mettre en avant une approche distincte des autres partenaires du continent, basée sur le respect de la souveraineté. Pour ce faire, le passé anticolonialiste de son pays plaide en sa faveur. Ses homologues africains se souviennent d’ailleurs du soutien du pays des Tsars aux mouvements de libération en Afrique. « Les peuples africains ne remercieront jamais assez le peuple russe pour l’appui déterminant qu’il a apporté aux mouvements de libération de leur continent et à sa décolonisation complète. Au moment où s’ouvre cette nouvelle page entre la Russie et l’Afrique, une espérance très forte s’empare du milliard 300 millions d’Africains qui accueillent ce nouvel élan de coopération avec optimisme et ferveur. », a relevé le président congolais Dénis Sassou Nguesso.
Les Etats africains compte également sur le soutien de Moscou pour avoir plus de place dans les instances dirigeantes de l’Onu et surtout une place de membre permanent du conseil de sécurité.
Du point de vue économique, la Russie, consciente de la faiblesse de ses échanges avec l’Afrique (20 milliards de Dollar en 2018), compte doubler le volume de ces échanges d’ici cinq ans. Pour y arriver, le président Vladimir Poutine a annoncé la création d’un nouveau mécanisme de dialogue prévoyant un sommet triennal qui se tiendra tour à tour en Russie et dans un pays d’Afrique. Aucun contrat majeur n’a donc été annoncé au cours de ces deux jours. Mais pour le locataire du Kremlin, ces assises ont permis de poser les bases pour une intensification des échanges commerciaux entre les deux parties.
Le président Idriss Déby, présent à cette rencontre a axé son discours sur la sécurité et l’économie. Il a plaidé pour les pays du Sahel et du bassin du Lac-Tchad confrontés au terrorisme qui consacrent entre 18 à 30% de leurs budgets nationaux à la sécurité. « Dans ce combat contre le terrorisme, le soutien de la Fédération de Russie est vital pour renforcer la stabilité régionale. L’appui en formation et équipements militaires, le partage des renseignements et d’expérience avec les forces africaines engagées sur ce front, seront d’une grande utilité », relève le chef de l’Etat qui a ensuite vanté les potentialités économiques du Tchad et sollicite « les investissements accompagnés de compétence et de technologie pour faciliter la transformation de nos ressources naturelles sur place, et contribuer à la diversification de l’économie »