Alors que le président Déby se trouve depuis hier mardi 22 octobre à Sotchi en Russie pour le sommet Russie-Afrique, à Genève en Suisse, s’ouvre une rencontre ce mercredi 23 au jeudi 24 octobre entre des acteurs politiques et de la société civile pour faire un état des lieux de la situation générale du pays afin de proposer des solutions. Cependant, le gouvernement trouve que c’est un non-événement donc, n’y participe pas.
Le front social au Tchad est en ébullition permanente depuis l’élection présidentielle contestée de 2016 qui a vu le président Idriss Déby Itno brigué un cinquième mandat. Aussi, la coupe des salaires et la modification de la Constitution en 2018 sont venues compliquer la situation sociale déjà difficile. Pour Barka Michel, président de l’Union des syndicats du Tchad, (Ust), un des participants aux assises de Genève, on ne peut parler de développement dans une situation de guerre permanente et de conflits intercommunautaires. « Depuis presque trois ans, les fonctionnaires vivent avec des salaires réduits de moitié. Il y a aussi un problème d’alternance et de respect des libertés. C’est une situation qui nous interpelle et nous oblige à être à Genève », a-t-il indiqué. 48 heures durant, les acteurs politiques et de la société civile feront un diagnostic sur l’état de santé du pays pour proposer une piste de sortie afin de retrouver la paix et la stabilité. Mais le pouvoir actuel n’y participera pas. Selon Haroun Zorrino, chef de projet de l’association « Utopie Nord-Sud », qui est l’initiatrice de la rencontre, « le gouvernement a refusé de participer bien que nous l’avons invité. Il trouve en cette invitation un danger ».
Le gouvernement tchadien qui ne participe pas à ces assises, ne voit pas l’opportunité. Selon Oumar Yaya Hissein, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement tchadien, « les problèmes du Tchad se règlent au Tchad et non ailleurs. Je ne vois vraiment pas l’opportunité de cette rencontre et je ne sais pas quel problème il y a à régler. Pour nous, c’est un non évènement »
A la sortie de ces assises, indiquent les organisateurs, une déclaration commune sera faite sur la situation socio-politique du Tchad car pour eux, il ne peut y avoir de développement sans la paix. Pour mémoire, l’association « Utopie Nord-Sud », initiatrice de ces assises, est une association suisse d’aide au développement et de promotion des droits humains.
Sabre Na-ideyam
