Le tout premier sommet Russie-Afrique s’ouvre ce mercredi 23 octobre 2019 dans la ville de Sotchi. Cette rencontre politique co-présidée par le chef de l’Etat russe, Vladimir Poutine et le président en exercice de l’Union africaine, Abdel Fattah al-Sissi, réunit une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernements africains. Elle sera suivie d’un forum économique qui vise à renforcer le partenariat entre la Russie et l’Afrique.
« Nous sommes en train de préparer et de réaliser des projets d’investissements avec des participations russes qui se comptent en milliards de dollars », a annoncé Vladimir Poutine, dans un entretien à l’agence d’Etat Tass à la veille du sommet. Un discours qui traduit la volonté du chef de l’Etat russe de rattraper le retard de son pays en Afrique, un continent où Chinois et Occidentaux comptent plusieurs longueurs d’avance.
Le pays de Poutine entretient traditionnellement avec l’Afrique, des échanges axés sur la vente d’armes (premier pays exportateur d’armes en Afrique) et de céréales. Il entend désormais élargir ses activités à d’autres secteurs. Les échanges entre ces deux pôles se chiffrent à 20 milliards de dollars en 2018. Comparés au volume d’échange de 2017, il y a une hausse significative de 17, 2%. Les exportations russes ont été multipliées par deux en l’espace de trois ans et atteignent 4% des exportations globales, contre 1% seulement en 2014. Mais ces chiffres ne représentent qu’une goutte d’eau aux côtés du rouleau compresseur chinois qui totalise un volume d’échange à hauteur de plus de 130 milliards de dollars.
Pour se démarquer de ses concurrents chinois et occidentaux, la Russie a des arguments à faire valoir. Elle brandit son absence de passif colonial face aux pays comme la France et la Belgique qui tentent de maintenir la main mise sur leurs anciennes colonies et se présente comme moins envahissante que la Chine qui fait crouler ses partenaires africains sous le poids de la dette et se focalise sur leurs matières premières. Le Kremlin dit être plus intéressé par le marché africain où il compte exporter les produits russes, que par ses matières premières. Aux Africains de savoir tirer profit de ce partenariat en sachant que les Etats n’ont pas d’amis mais que des intérêts.