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Revue de presse de la semaine du 23 au 29 septembre 2019

Revue de presse de la semaine du 23 au 29 septembre 2019 1

A la Une des journaux, les brouilles autour de la tenue des élections législatives et locales, la menace du Syndicat des enseignants du Tchad (Set) à la veille de la rentrée scolaire et les nominations au ministère des finances et du budget.

« Vers un nouveau hold-up électoral », lance N’Djaména-Hebdo qui relève qu’en dépit des doutes et des contestations pour la tenue des échéances électorales cette année, le président Déby, lui n’en a cure ! « Sans Kebzabo et les autres de la Cgo, il organisera ’’ses’’ législatives. L’autre opposition qu’il a créée autour de Félix Romadoumngar, ainsi que la galaxie des partis de l’alliance présidentielle, serviront de lièvres aux députés qu’il va décréter et faire adouber par les urnes », ajoute-t-il. D’après nos confrères, Déby fait feu de tout bois pour arriver à ses fins. « Il utilise tous les moyens pour baliser le terrain à un énième hold-up électoral, un nouveau ’’coup Ko’’ électoral, après la présidentielle de 2016. Car, il a besoin, coûte que coûte  d’une nouvelle assemblée nationale pour donner un vernis démocratique à son pouvoir dictatorial ; il ne veut plus, ne peut plus s’accommoder de l’actuelle législatives dont le mandat est expiré depuis quatre ans et est devenue illégitime », poursuit N’Djaména-Hebdo. « Les législatives avant 2020, un mirage », parie L’Observateur qui relève que sauf un forcing, ces parlementaires ’’moribonds et au service du Mps’’ continueront à profiter des largesses du pouvoir pour longtemps. « Certains hommes politiques de l’opposition ainsi que certains leaders de la majorité qui parlent bas de peur d’être entendus, ces législatives annoncées tambours battants par le patron du Mps reste une utopie. Pour séduire la jeunesse marginalisée depuis toujours, ils ont annoncé une intégration à ciel ouvert à la fonction publique », note-t-il. Le Pays annonce, « le nœud gordien des législatives ». D’après lui, le milieu politique est à en ébullition. « La fiche d’Abdoulaye Sabre Fadoul, directeur de cabinet civil de la présidence de la République adressée au président de la Céni, jette l’huile sur le feu », note l’hebdomadaire qui ajoute que les dates proposées par Kodi Mahamat Bam, président de la Céni pour l’organisation de ces scrutins sont désapprouvées par le chef de l’Etat qui les trouve non-conformes à ses engagements. « Pour lui, le processus en cours est irréversible », complète Le Pays qui relève que l’opposition pose préalablement ses conditions. « Le président s’arroge tous les rôles en fixant un chronogramme irréaliste et irréalisable. Il s’agit là des manœuvres qui présagent d’un coup d’état électoral », rapporte-t-il.  « Le Cndp : une épine au pied de la démocratie », s’interroge Tchad & Culture qui constate la méfiance entre les acteurs. « Du côté de la majorité présidentielle ainsi que de l’opposition démocratique, et entre ces deux blocs, les acteurs ne s’accordent pas sur le processus de désignation de leurs représentants au sein  du Cndp et de la Céni », précise la revue mensuelle qui assure qu’un véritable dialogue doit s’imposer. « Certes la démocratie relève de la compétition, mais consiste également à rechercher des solutions partagées, dans l’intérêt de tous les acteurs. Un dialogue franc et efficace entre les partis politiques sur les règles du jeu politique est l’un des éléments essentiels d’un bon système démocratique », martèle Tchad & Culture.

« Le Set menace », note L’Observateur qui annonce que le syndicat des enseignants du Tchad menace le gouvernement à la veille de la rentrée scolaire, mettant sur la table des revendications qui risquent de faire des bruits. « Ces nouvelles revendications sont comme un cheveu tombé dans la soupe du gouvernement de la IVème République très surpris qui a les yeux rivés sur les prochaines législatives », relève l’hebdomadaire qui remarque en sus que même le chef de l’Etat est pris au dépourvu. « Il n’a actuellement rien d’autre en tête que ces élections législatives à venir, ce qui le pousse à harceler la commission Electorale nationale indépendante (Céni) et les opposants pour sa tête dans un délai irraisonnable », ajoute-t-il. « Le Set menace, le gouvernement reste indifférent », renchérit Le Pays qui retient qu’à quelques jours de la reprise des cours, rien ne rassure les élèves et leurs parents. « Presque tous les dossiers des 2648 enseignants omis sur la paie d’août sont traités et transmis à la fonction publique pour le rétablissement des salaires d’ici la fin du mois si la commission mise en place finit le travail à temps », note votre hebdomadaire qui relève que des interrogations persistent hélas sur une hypothétique rentrée scolaire 2019-2020 prévue pour le 1er octobre. « Le syndicat exige le rétablissement immédiat et sans délai des salaires des enseignants au vu des dossiers physiques déposés en attendant l’audit, le rétablissement de l’intégralité des augmentations générales spécifiques (Ags) en vue d’alléger la souffrance des fonctionnaires, la levée du gel des effets financiers des avancements et reclassement, le paiement avec rappel des frais de transport, le paiement des primes des examens et concours de 2019 », rapporte-t-il. D’après Le Pays, c’est dans cette « ambiance déjà délétère que la rentrée 2019-2020 s’annonce ». « Les militants du Set menacent », renchérit N’Djaména-Hebdo qui retient que seulement deux jours après l’appel du ministre de l’éducation nationale et de la promotion civique, le syndicat des enseignants du Tchad (Set) lui brandit en face une menace de grève. «  Depuis 2016, le gouvernement ne cesse de prendre des mesures antisociales aux résultats imperceptibles pour, soit disant redresser l’économie du pays. Ce sont les fonctionnaires et les enseignants en particulier qui paient le lourd tribut de ces mesures en vivant dans une précarité totale », rapporte-t-il. Selon l’hebdomadaire, le secrétaire général du Set demande au gouvernement de lever ses mesures d’austérité.

« Les nominations ne sont pas la panacée », prévient Le Pays qui retient un grand chambardement au ministère des finances et du budget. « Même si on a retenu que le changement de directeur général à la douane où un neveu du chef de l’Etat a été remplacé par un autre, plus qu’à la douane, ce sont presque tous les services du ministère qui ont été touchés », relève votre hebdomadaire qui précise que « c’est la marque du nouveau ministre ». « Mais pour combien de temps », s’interroge-t-il ? D’après Le Pays, les têtes du Dg des douanes et celui des impôts ont demandées et obtenues par les institutions de Breton-Woods qui assistent le pays dans le cadre des reformes du secteur des finances. « L’instabilité dans les services entrave au contraire l’efficacité de l’administration qui est obligée après chaque nomination de reprendre les préambules des actes. Ce qui peut prendre des jours et des semaines », ajoute-t-il.  « Direction générale des Douanes et droits indirects : le butin des Itno », lance L’Observateur qui s’exclame en outre : « la IVème République ou le règne du népotisme à outrance ». « Abdelkérim Charfadine Mahamat, ancien Dga de l’Agence nationale de sécurité (Ans), un autre neveu du président Déby a été nommé directeur général des douanes et droits indirects en remplacement de son cousin, le colonel Ousman Adam Dicki qui s’est suffisamment rempli les poches pour s’assurer des vieux jours dorés. Comme Salaye en son temps, chacun vient se remplir les poches et s’en va », regrette l’hebdomadaire qui estime que l’omniprésence des membres de sa seule famille dans toutes les régies financières et grandes institutions est visible partout. « Toutes les portes des grandes institutions qui génèrent des milliards sont verrouillées aux autres Tchadiens et ne sont que l’apanage de la petite famille du raïs », complète-t-il.

Stanyslas Asnan