Bien faire avec peu
Ainsi, le gouvernement va dans les jours à venir sévir contre les fonctionnaires indélicats et revisiter entre autres les contrats et accords signés avec les entreprises établis chez nous et qui ne semblent pas produire les effets escomptés notamment par la production d’emplois. L’on a aussi appris de la bouche du chef du gouvernement que certains acquis sociaux, lâchés trop facilement seront revus dans le cadre du dialogue social. Ce sera le cas des deux cent employés de l’office nationale de radio et télévision qui devront faire une croix sur les avantages que leur accorde la convention d’établissement derrière lequel ils courent depuis 2011. La crise est là marquant la fin d’une décennie faste au cours duquel on a plus cherché des prétextes pour dépenser que chercher à planifier une gestion rigoureuse privilégiant le résultat.
En dix ans, le train de vie de l’Etat a fait un bond spectaculaire sans que les indicateurs d’amélioration des conditions de vie des populations n’aient vraiment bougé. Pendant ce temps, les mauvaises pratiques telles que la corruption, le clientélisme se sont installés au point où prétendre les combattre relève d’une gageure.
Aujourd’hui, avec le tarissement des ressources, le réveil est douloureux et si l’on y prend garde, en cherchant à résoudre la crise, on risque d’en créer d’autres. Les syndicats, déjà vent-debout ne seront pas faciles à manœuvrer dans le cadre des négociations. Il faudra une sacrée dose de diplomatie, ce qui ne semble pas être la première valeur du gouvernement, pour y arriver.
Sur le plan du redressement des finances, les missions de contrôle de l’Inspection Générale d’Etat (IGE) dont les effluves annoncent de gros scandales devraient donner une idée de la réelle volonté d’endiguer les détournements. Dans l’opinion on attend de voir avant de croire. Jusqu’où le balai de l’assainissement ira? Quelle sera la taille des poissons qui tomberont dans la nasse? Y aura-t-il un procès équitable où les vices de procédures ne favoriseront pas les délinquants?
La conjoncture a ceci de positif qu’elle offre la possibilité d’un nouvel exercice. Celui d’une gestion saine et rigoureuse. Apprendre à gérer avec parcimonie comme ce fut le cas des préparatifs de l’investiture est possible et il suffit de le vouloir. Mais comment s’y prendre dans un système où les usages et codes ont eu le temps de s’installer? C’est le défi qui attend Pahimi Padacké Albert II.
La Rédaction