Politique

L’état d’urgence prorogé pour 4 mois dans le Sila, le Ouaddaï et le Tibesti.

L’état d’urgence prorogé pour 4 mois dans le Sila, le Ouaddaï et le Tibesti. 1

C’est avec 115 voix pour, zéro contre et 2 abstentions que les députés ont voté ce mardi 10 septembre 2019 au palais de la démocratie à Gassi le projet de résolution portant prorogation de l’état d’urgence dans les provinces du Sila, Ouaddaï et Tibesti.

La plénière a été présidée par Haroun KABADI, président de l’Assemblée Nationale, en présence de cinq membre du gouvernement dont celui de la défense nationale, Mahamat Abbali Salah. Après lecture des différents rapports de la commission politique générale, institutions, lois, affaires administratives et judiciaires, la parole est accordée aux membres du gouvernement présent à la plénière de défendre ledit projet. Successivement, ont pris la parole la ministre secrétaire générale du gouvernement chargée de relations avec l’assemblée nationale, le ministre de la défense nationale, le ministre de la justice garde des sceaux, le ministre de l’administration du territoire et celui de la communication, porte-parole du gouvernement, dont les propos se résument à la nécessité d’accorder au gouvernement quatre mois pour accomplir un travail de désarmement et de gestion de l’actuel crise déjà partiellement achevée en 21 jours.

Le débat était houleux autour de la question. Il y a eu 19 interventions avec questions des différents députés. La plupart d’entre ont situé le rôle de l’Etat dans cette crise au niveau des trois régions sous état d’urgence. « La sécurité, la justice et l’administration ne font pas leur travail. Voter une loi de prorogation d’état d’urgence ne peut être qu’une loi de sursis. Cette loi ne sortira pas le Tchad de cette crise actuelle. L’assemblée nationale et le gouvernement doivent s’interroger sur leur rôle dans cette crise », interpelle Gali Gata Ngothé. Il ajoute que « des populations instrumentalisées ne peuvent pas adopter un comportement patriotique ».

Certaines interventions sont axées sur les mesures d’accompagnement liées à l’état d’urgence dans les trois provinces où les conditions économiques et sociales des populations se dégradent. Pour beaucoup de députés le gouvernement aurait dû déposer un rapport sur les réalisations des 21 jours d’état d’urgence avant de demander une prorogation, chose qui n’est pas faite.

Après les tentatives de réponses aux questions par les membres du gouvernement, l’assemblée nationale a voté une prorogation de quatre mois dans les trois provinces. Pour le ministre de la défense nationale « c’est une satisfaction, car les quatre prochains mois permettront au gouvernement de déployer en nombre suffisant les forces de défense pour instaurer de l’ordre et achever le désarmement. Toutefois, les corridors sont ouverts avec les pays frontaliers pour permettre aux populations de se ravitailler ». Le ministre de l’administration du territoire Mahamat Ismaël Chaibo promet aux élus du peuple un rapport à mi-parcours dans les 21 prochains jours.

Bienvenu Daldigué