Les activistes de la société civile et les artistes ont organisé ce samedi 31 août 2019 dans les locaux de l’Association des victimes de crimes et répression régime de Hissein Habré (Avcrhh), une journée porte ouverte et de dons pour une levée de fonds en soutien aux victimes de crime du régime de Hissein Habré.
L’organisation de cette journée porte ouverte vise à permettre aux acteurs de la société civile d’échanger avec les victimes autour de leurs problèmes mais également lever des fonds pour les soutenir. Pour, Kemba Didah Alain, président du comité d’organisation de cette journée porte ouverte, « c’est la contribution des jeunes artistes engagés, les activistes de la société civile aux victimes pour que la décision de justice soit respectée », informe-t-il. Selon Clément Abaifouta, président de (Avcrhh), « cette main de solidarité agissante aux victimes témoigne d’une prise de conscience des tchadiennes et tchadiens épris du respect des droits de l’homme. C’est un geste qui ne passera pas inaperçu pour les membres de l’association ».
Pour les victimes, les atrocités du régime de Habré ne sont pas à revivre. « Le 2 octobre 1984 à Sarh, aux environs de 18 h 30. Des miliaires se sont présentés chez nous et ils ont enlevé mon père et l’avait conduit à quelque mettre de la maison. Il a été torturé, ligoté et déposé dans une Pickup et conduit dans la cour d’une l’école à Sarh et c’est là où il a été exécuté », témoigne Rachel Ouaba. « Les mêmes militaires sont revenus. J’étais seule dans ma chambre et cinq d’entre eux se sont jetés sur moi, m’ont plaquée au sol et c’est ainsi que j’ai été violée », ajoute-t-elle. Brahim Souleymane Hassan est une victime dont le père a été exécuté par la redoutable Direction de la documentation et de la sécurité (Dds), la police politique du régime Habré. « Ils ont embarqué mon papa et ses amis dans une voiture de couleur jaune et l’un d’entre eux a été jeté de la voiture. Les autres ont été conduits dans le Sahara pour être exécutés. Depuis lors j’ai cessé d’aller à l’école pour m’occuper de la famille. Que la décision de justice soit respectée », demande-t-il. François Madjiasngar était un commerçant lorsqu’il a été arrêté et accusé de s’être enrichir sur le dos de l’Etat « Ils ont dit que c’est l’argent de l’Etat que jéétais en train d’utiliser, ils m’ont arrêté puis torturé, ligoté et attaché en arbatachar. Ils m’ont jeté dans une prison souterraine et mon nom était sur la liste des personnes à exécuter. Mais comme j’étais le denier sur la liste j’ai échappé à la mort », explique-t-il. Pour Oumar Ibn Daoud, 5ème vice-président de l’Assemblée nationale, par ailleurs vice-président de l’Union nationale pour le Renouveau et la démocratie (Urd), le règne de Habré était un moment horrible. « Nous sommes de cœur avec vous. Et soutenons ce que vous demandez. Que les victimes entrent dans leurs droits. Nous dénonçons en même temps le mutisme du gouvernement. Qu’il fasse des efforts pour que la décision de justice soit respectée », souhaite-t-il.
Nguelsou Balgamma