Politique

L’Etat d’urgence est décrété dans le Ouaddaï, le Sila et le Tibesti

L’Etat d’urgence est décrété dans le Ouaddaï, le Sila et le Tibesti 1

Lors d’un conseil extraordinaire des ministres tenu ce lundi 19 août 2019, le président de la République Idriss Déby Itno entérine par un décret, l’état d’urgence annoncé dans les provinces du Ouaddaï et du Sila, ce dimanche lors de sa visite à Abéché en réponse à la situation « catastrophique » dans cette partie du pays. Mais le décret étend également l’état d’urgence au Tibesti.

C’est un conseil extraordinaire des ministres dont l’unique ordre du jour est axé sur un projet de décret instituant l’état d’urgence dans le Ouaddaï, le Sila et le Tibesti, soumis par le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la défense nationale, de la sécurité publique, des anciens combattants et des victimes de guerre, Mahamat Abbali Salah, qui s’est tenu ce lundi.

C’est le président Idriss Déby Itno lui-même qui est monté au créneau pour faire une présentation de « la situation sécuritaire qui sévit depuis quelques semaines dans les provinces précitées et les risques d’escalade que celles-ci pourraient engendrer », rapporte le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Oumar Yaya Hissein. Celui-ci précise que « les arguments objectifs » développés par le chef de l’Etat ont convaincu le conseil qui a adopté le projet. Ce décret qui, selon Oumar Yaya Hissein obéit à l’article 130 de la constitution dispose que « l’état d’urgence et l’état de siège sont décrétés en conseil de ministres » entre en vigueur dès ce mardi 20 aout 2019 à 00h dans les trois provinces pour prendre fin le 10 septembre prochain.

Lors sa descente les provinces du Ouaddaï et du Sila, le samedi 17 et le dimanche 18 août, accompagné des ministres en charge de la défense et de l’administration du territoire, Idriss Déby a annoncé une série de mesures pour mettre fin aux conflits intercommunautaires, lutter contre l’entrée et la prolifération des armes de guerre, renforcer la sécurité dans la zone et promouvoir la cohabitation pacifique. Parmi ces mesures, il y a le désarmement de tous les civils de la zone, le déploiement des forces militaires en complément des gendarmes pour assurer la sécurité de la population dans la zone, l’arrestation de toute personne qui détient illégalement une arme, la multiplication des fouilles et des contrôles sur les véhicules entrants et sortants.
Le chef de l’Etat ne veut plus voir des motocyclistes transporter des armes et les acheminer à travers les différentes zones d’affrontements car pour lui

« La cause principale de tout ce problème, c’est l’entrée d’armes à feu en désordre dans cette zone du pays ». Décidément très remonté, Déby ordonne aux forces de sécurité que « s’il y a encore des conflits entre arabes et ouaddaïens, et entre Mouro et Dadjo, vous tué ici, et tuez là-bas (…) Vous tuez dix de chaque côté afin de sauvé la majorité. Vous avez l’autorisation. Celui qui ne le fait pas, Monsieur le ministre, vous prenez une décision contre lui ». Et si « Après trois sommations, si un assaillant ne s’arrête pas, tué-le », a-t-il lâché.

Ngaralbaye Mickaël