Le poisson frais autrefois vendu sur place dans les marchés, est vendu de nos jours dans la rue permettant aux petits commerçants de se lancer à leur compte. Ces vendeurs se déplacent avec leurs marchandises dans les carrefours, concessions et autres lieux publics à la rencontre de la clientèle.
Ils bravent la pluie et la chaleur en allant à la recherche des clients dans divers endroits pour écouler leurs marchandises. Le poisson est transporté dans des tasses, des bassines ou des plateaux.
« Nous sommes obligés d’aller vers les clients. Je trouve mieux comme ça. Je fais plus de recette en me déplaçant qu’étant sur place. C’est vrai qu’en arpentant les rues, nous courons d’énormes risques. Mais il n’y a pas de métier sans risque », explique une vendeuse rencontrée au quartier Chagoua.
D’autres expliquent avoir choisi d’être des ambulants parce qu’ils ne trouvent pas de la place surtout qu’ils ne sont pas visibles au marché. « Au sein des marchés, les doyens et doyennes ont leurs clients. Nous sommes comme les petits poissons qui se font avaler par les gros. Mais hors du marché nos chances sont égales. Chacun de nous intercepte le client comme bon lui semble », se justifie Claire, connue sous le nom de Asso. Avis partagé par Djass, qui renchérit que les places reservées aux vendeurs de poissons sont toutes occupées par les femmes. Madjidéné quant à elle, pointe du doigt l’insalubrité des marchés. « L’occupation anarchique des marchés et l’insalubrité des marchés de poissons poussent les clients à faire leurs achats au bord des grandes voies et à l’entrée des marchés, voilà pourquoi nous désertons nos places à l’intérieur du marché, surtout dans l’après-midi », justifie-t-elle. C’est pourquoi à l’entrée nord du marché aux poissons de Dembé et celui de Chagoua, c’est à qui mieux mieux. A l’approche d’un client, c’est la bousculade. Chacune use de plusieurs techniques pour attirer l’attention. Certains donnent au client l’impression de le connaître. On peut entendre : « mon voisin, mon client, zaboune, ou encore maman ou papa, vous êtes déjà arrivé ? Viens je suis là ».
D’après certaines vendeuses, ce mode opératoire a permis à quelques-unes d’entre elles de se lancer à leurs propres comptes.
Miguerta Djiraingué