La table-ronde sur la problématique de la prévention et la réponse au déplacement interne des populations du bassin du lac-Tchad, réunissant les représentants des pouvoirs exécutifs et législatifs des quatre pays du bassin lac-Tchad, les déplacés, les populations hôtes et les organisations internationales, s’est achevée ce mercredi 31 juillet à N’Djaména. Il est recommandé aux États d’apporter des réponses essentiellement juridiques et économiques au phénomène.
L’examen des causes du déplacement interne dans le bassin du lac-Tchad et les réponses qui leur sont apportées par les États et leurs partenaires en termes d’assistance humanitaire et de mise en œuvre de politiques et cadres normatifs incluant des mesures de prévention et de protection des déplacés internes ont été au cœur des échanges. Il en ressort que des lacunes restent à combler pour résorber le problème.
Du point de vue juridique, il est relevé que les États ne se sont pas suffisamment appropriés la convention de Kampala sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique, un instrument juridique spécifique à l’Afrique qui complète et renforce le droit international humanitaire. « La domestication de la convention de Kampala est une réponse fondamentale à la problématique », affirme le chef de délégation adjoint du Comité international de la croix rouge, Khoder El Tari. Un point de vue partagé par la directrice générale adjointe du ministère de l’administration du territoire, Amina Kodjiana pour qui, « la transposition de la convention de Kampala en loi nationale et la vulgarisation des textes propres aux déplacés internes sont une priorité et un défi pour le Tchad ».
Mais pour les participants, la réponse au phénomène de déplacement interne dans le bassin du lac-Tchad ne saurait être uniquement juridique. Il y a une dimension économique du problème qu’il faut s’atteler à résoudre. Les affrontements armés dans le bassin du lac-Tchad trouvent, selon eux, leur source dans la pauvreté. Cette pauvreté est d’autant plus accentuée que les déplacés et les populations hôtes sont confrontés au phénomène de changement climatique qui frappe de plein fouet le bassin du lac-Tchad. S’attaquer aux racines du mal consiste donc pour les participants à « créer plus d’emploi pour les jeunes et les femmes ; renforcer la coopération sous régionale et internationale pour la mise en œuvre du projet de drainage du lac-Tchad, comme l’assèchement du lac-Tchad entraîne le déplacement interne ».
Ngaralbaye Mickaël