L’optimisme de Déby pour la tenue des élections avant la fin de l’année, la menace de grève des centrales syndicales, la grogne à la société de raffinage de N’Djaména (Srn), le forum Tchad numérique et la révocation du Sultan du Ouddaï sont les sujets commentés par les différents organes de presse tchadiens.
« Législatives et communales : le maître des horloges persiste et signe », lance La Voix qui précise que le président assure que tout doit fait pour ces consultations aient lieu au cours de l’année en cours. « Les bien-pensants ne croient pas à la tenue des élections cette année. Mais en recevant les chefs des partis politiques le 10 juillet dernier, le chef de l’Etat a été on ne peut plus clair », ajoute l’hebdomadaire. Le chef de l’Etat veut dare-dare en finir en finir avec la 3ème législature et le mandat des élus communaux qui ne cesse de tirer en longueur. « Comme on le voit, la volonté du garant du processus électoral semble acquise. Mais, les embuches sur la route de la tenue des élections cette année sont nombreuses », rappelle-t-il. « Des tiraillements pour entrer dans la mangeoire Cndp », renchérit Le Pays qui rappelle qu’outre les bisbilles autour des démembrements de la sous-commission électorale nationale indépendante (Ceni), la classe politique est encore divisée sur la question du cadre national de dialogue politique (Cndp). Votre hebdomadaire revèle que dans un courrier adressé par le chef de l’opposition au président de la République transmettant la liste des membres du Cndp, certains partis et regroupements des partis politiques tels que ceux de Brice Mbaïmon et Clément Djimet Bagaou n’y figurent pas. « Du côté de la majorité présidentielle, il n’y a pas eu de problème dans la composition de la liste des 15 personnes qui a été déposée au président de la République », rapporte Le Pays qui précise qu’en réalité, on subit dans la majorité. « Les opposants ont failli être infantilisés », relève Le Citoyen qui retient que l’opposition politique tchadienne s’affaiblit toujours aux portes des élections depuis 1996. « C’est vrai, lorsque l’un des points inscrits à l’ordre du jour de la rencontre était le paiement des subventions pour le fonctionnement des formations politiques, aucune importance n’est accordée à d’autres sujets », poursuit l’hebdomadaire qui insiste sur le fait qu’un homme politique ne se plaint ni ne réclame quelque chose. Or, se désole-t-il, « sous le ciel tchadien, le président Déby apparait comme le bienfaiteur à qui il faut s’apitoyer lorsqu’une situation se présente ». Le Citoyen qui s’interroge : « à quoi l’implication des militants des partis d’opposition au Cndp pourra faire infléchir l’ordre des choses pour que le processus démocratique avance comme il se doit ? » Pour lui, l’insistance sur la non-implication des militants au Cndp qui a constitué l’un des points saillants de la rencontre du 10 juillet dernier avec le président est un sujet mineur. Dans les colonnes du journal Le Pays, Evariste Djeteké constate, « la faillite éthique et politique de l’opposition tchadienne ». Selon lui, face à une opposition sans gout, Déby n’est plus du genre à douter de lui. « L’opposition tchadienne au sein de laquelle le président Idriss Déby Itno a la facilité de trier les partisans de ’’tu bouffes, tu obéis et tu la boucles’’ est aujourd’hui satellisée, divisée, dépourvue de moyens, de programme ambitieux et d’assise nationale. Elle a perdu ses repères et sa respectabilité aussi bien sur le plan national qu’international. Ces chefs sont ‘’’partis à la pêche’’, laissant le terrain à Déby tout seul qui multiplie les initiatives et crée l’évènement… crie victoire partout sans se tourner parce que plus rien ne l’attend derrière », regrette l’auteur de la tribune qui s’interroge : « que font-ils aujourd’hui de leur conviction politique et de la vivacité démocratique qui est une gestion institutionnelle » ? Pour lui, chaque jour un membre de l’opposition qui la veille, faisait la morale aux Tchadiens, se trouve le lendemain pris le doigt dans le pot de confiture du pouvoir Mps. « Aussi est-il impératif que les nouveaux entrants, Succès Masra (Les Transformateurs) François Djékombé (Union Sacré pour la République) et Théophile Bongoro (Prêt) nous donnent au moins l’occasion d’entendre le chant d’un autre coq », lance-t-il. « Idriss Déby appelle à avancer vers les législatives, avant fin 2019, dans le consensus », note Le Progrès qui rapporte : « il faut qu’on tienne ce pari ». Selon le quotidien, le président Déby a insisté sur la nécessité d’aboutir à ces élections. « Devrions avancer vers cet objectif ultime, qui est celui d’organiser ces élections avant la fin de l’année 2019. Mais, il faut avancer avec consensus total », rapporte-t-il.
Mise en garde de la plateforme syndicale révendicative
« Et si les travailleurs renouaient avec la grève ? », s’interroge La Voix qui rappelle qu’après neuf mois de répit, la plateforme syndicale menace de débrayer. « Le protocole d’accord signé le 28 octobre 2018 entre le gouvernement et plateforme syndicale revendicative est en train de prendre du plomb dans l’aile », constate l’hebdomadaire qui informe que les travailleurs demandent, au cours d’une conférence à respecter ses engagements. « Ils exigent entre autres, le versement de 35% des augmentations générales spécifiques, le versement des primes et indemnités amputés, la levée du gel des effets financiers sur les avancements et reclassements, le versement des frais de transport dus aux fonctionnaires, la relecture de la loi 034 portant règlementation du droit de la grève », ajoute l’hebdomadaire, qui relève que cette sortie de la plateforme est une mise en garde. « Nouvelle menace syndicale : en quoi peut-elle inquiéter le gouvernement », se demande aussi Abba Garde qui poursuit : « Barka Michel a-t-il pas oublié qu’il a échoué face au gouvernement ? Sait-il que la plateforme qu’il dirige est fragilisée à cause des questions liées aux intérêts mesquins ? » Pour le trimensuel, la dénonciation de l’accord et les menaces de grève sont pour le gouvernement comme de l’eau versée sur le dos d’un canard. « Le gouvernement connait la cupidité et la légèreté de ces hyènes qui font du syndicalisme une profession et de leur indifférente organisation un butin de guerre. Quand Barka évoque la question du retard qui caractérise l’assainissement du fichier de la solde et la finalisation de l’audit des diplômes, il s’accuse puisque sa plateforme fait partie de la commission », martèle-t-il.
Menace de grève à la Srn
« Grogne à la Raffinerie de Djermaya : les employés tchadiens exigent l’équité dans le traitement », lance La Voix qui précise que ces employés ont lancé un préavis de grève d’une semaine pour demander l’amélioration de leurs conditions de travail. « De bonnes sources, les employés seraient très mal payés par rapport à leurs collègues chinois. Sur 34 milliards de francs Cfa représentant le salaire annuel des employés, les Chinois, moins nombreux gagnent 26 milliards de francs Cfa pendant que le nationaux se contentent de 8 milliards de francs Cfa », regrette l’hebdomadaire qui informe qu’une partie des employés dite ’’travailleurs indépendants’’ envisage boycotter cette action. « Comme quoi, les Tchadiens travaillant à la Srn sont divisés comme jamais », martèle-t-il. « Raffinerie de Djermaya : le syndicat joue mal », se désole Le Pays qui précise qu’un préavis de grève lancé par le personnel de la société de raffinage de N’Djaména a précédé une grève qui a commencé le 17 juillet dernier. « Le personnel réclame la signature et l’application immédiate et sans délais de la convention d’entreprise, l’augmentation sans condition et sans explication des employés n’ayant pas bénéficié de dons de grade et le déblocage immédiat et sans condition des avancements annuels systématiques bloqués depuis 2012 », ajoute votre hebdomadaire qui rappelle que la menace a été mise en exécution sans perturber le fonctionnement de la raffinerie. Ce faisant, la cellule syndicale que l’on dit proche de l’ancien directeur général adjoint, Seid Idriss Déby vient de sacrifier la précieuse arme du syndicaliste qu’est la grève sans avoir réussi à faire bouger la direction », ajoute Le Pays qui estime cette grève n’arrangerait pas le processus de naturalisation des postes. « Les partenaires chinois ayant très peu apprécié les contrariétés qu’ils ont subis ces derniers temps, au point de renoncer à faire passer par le territoire tchadien le pipeline qui devrait permettre au Niger d’exporter son brut », note-t-il. « Seïd Idriss Déby serait derrière les mouvements d’humeur en gestation à la raffinerie de Djermaya », clame Le Visionnaire pour qui l’ancien directeur général adjoint tirait à l’ombre les ficelles. « Le fils du chef de l’Etat chercherait à travers cette action, obtenir la tête de l’équipe dirigeante pour qui, il vouerait une haine viscérale. Cette dernière serait sur la liste noire du fils du président de la République pour n’avoir pas renouvelé le contrat de prestation de l’entreprise qui gérait le restaurant de la raffinerie », ajoute l’hebdomadaire qui invite à suivre de près l’évolution des choses au sein de cette Raffinerie.
Forum Tchad numérique
« Numérique tchadien : un positionnement affiché », lance L’Info qui rappelle que le Tchad jette les nouvelles bases du développement des Tic. « Les travaux du forum ont permis aux participants et experts d’identifier les échecs et les succès afin d’asseoir une bonne prospective. Après analyse, ils ont levé les contraintes liées au développement des Tic au Tchad », ajoute-t-il. Le bihebdomadaire constate que le diagnostic des Tic au Tchad après vingt ans de restructuration met en exergue la faible utilisation par les entreprises nationales de l’internet pour assurer leur visibilité et dynamiser leurs activités, la problématique de la non-disponibilité permanente de l’électricité et son coût de fourniture qui est élevé. « Un forum au grands enjeux pour le développement numérique du Tchad », note Le Pays qui annonce ce forum a permis d’inauguré la fibre optique reliant le Tchad au Soudan. « Ce forum doit permettre au pays, qui, autrefois dispose des revenus les plus limités à doubler sa croissance grâce aux Tic », relève votre hebdomadaire.
Révocation du Sultan du Ouaddaï
« Le Sultan du Ouaddaï révoqué », annonce Le Citoyen qui précise que par décret signé du chef de l’Etat, Idriss Déby Itno le 10 juillet dernier, le sultan de l’un des plus grands royaumes du Tchad Mahamat Ourada est révoqué. « La province du Ouaddaï, confrontée à des cycliques violences intercommunautaires est une région stratégique frontalière au Soudan. Elle est régulièrement en proie à des conflits entre agriculteurs et éleveurs pour des terres et pâturages », ajoute-t-il. « Ouaddaï : on joue avec le feu », prévient Le Pays qui annonce que la province est sous tension depuis la révocation de son Sultan Mahamat Ourada II. « Si la famille du Sultan sortant s’est réunie pour désigner un successeur au sortant à qui, l’administration reproche un laxisme ayant entrainé des affrontements intercommunautaires, parmi les six candidats de la lignée des Ourada, Yakhoub Saleh Ourada a été désigné comme candidat à la succession du sultan. Deux autres candidats émergent dont Chérif Abdelhadi Mahdi qui revendique le soutien du palais et Youssouf Mahamat Saleh dont aïeul a dirigé la transition à la tête du sultanat par le passé », ajoute-t-il.
Stanyslas Asnan