Un mort et plusieurs blessés à N’Djaména
Cette marche est la deuxième étape des manifestations prévues par Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement(Fonc) pour contester la réélection de Idriss Déby Itno pour un cinquième mandat.
Déjà à midi, des dizaines de véhicules du Groupement mobile d’intervention de la police(Gmip) arrivent au Camp de Chagoua. Entretemps, des gendarmes, de Gardes nomades et militaires de la Direction Général des Service de sécurité des institutions de l’Etat(DGSSIE) sont déployés dans les ronds-points et les avenues. A 14h, Gmip et militaires lourdement armés envahissent la ville. Du viaduc de Chagoua à celui de Digel en passant par Dembé et palais de 15 janvier, des véhicules équipés des canaux à eau sillonnent les coins et recoins de la capitale. L’espace Fest africa est transformé en une caserne. La circulation est interdite du Rond-point chagoua à celui de centenaire. Le rond-point aigle ; gazelle et hamama sont pris au piège et les forces de l’ordre les transforment en leur Quartier Général. Malgré ce dispositif, les militants du Fonac très déterminés, descendent dans la rue et défient la police.
A 14h45, une première colonne des manifestants arrive au rond-point Dembé en direction du Palais du 15. A 500 mètres de là, plus de 40 véhicules des Forces de l’ordre encerclent les manifestants puis lancent des grenades lacrymogènes. L’air devient asphyxiant sous l’effet de la fumée. C’est la débandade totale et le sauve qui peut. 4 militants arrêtés puis torturés dont un est blessé à la nuque et à la poitrine. Les courses poursuites commencent dans les quartiers Dembé et Chari mongo entre Forces de l’Ordre et les manifestants. A peine terminée, une autre colonne débute la marche du rond-point Goudji dans le 10 arrondissement et converge vers le Palais du 15. Quelques minutes plus tard, une meute de militaires, gendarmes et policiers est dépêchée sur le terrain. Avec des grenades lacrymogènes, les forces de l’ordre dispersent les manifestants pendant que Salah Kebzabo était en route pour atteindre Goudji. Dispersé, la délégation rebrousse chemin. A environ de 2Km de là, vers le rond-point hamama dans le 8ème arrondissement, la tentative de rassemblement a échoué devant l’arsenal de police présent sur les lieux.
C’est ainsi que les leaders du Fonac se retrouvent chez Saleh Kebzabo dans le 6eme arrondissement. Pendant que les leaders avec le staff réfléchissent sur les stratégies à adopter, les militants se réunissent aussi au siège de l’Undr à chagoua dans le 7ème arrondissement. Un calme précaire est installé. A 16h15, des centaines de militants quittent le siège en chantant l’hymne nationale en scandant des placards et feuilles de papier et des arbres. A environ 800 mètres, les manifestants débouchent sur l’avenue 10 octobre, l’un des grands axes de la capitale. Ils occupent la voie pendant 15 minutes avant d’être dispersés par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogène.
Plusieurs d’entre eux étaient arrêtés avant d’être libérés par la police. Sur l’axe Chagoua F’DAR, les militaires ouvrent le feu sur les jeunes conducteurs blessant mortellement une femme et un jeune clandoman et tuant un autre jeune juste à côté. d est atteint par une balle des militaires lorsqu’il traverse le goudron. Pour Mahamat Ahamat Al-habo, tout ce qui a été entrepris n’est pas peine perdue. « Le résultat est satisfaisant avec un taux de 25% de réussite. Nous sommes sereins et déterminés à aller jusqu’au bout. Le combat continue demain avec la ville morte. Nous ne nous limiterons pas là, d’autres stratégies de luttes seront communiquées demain soir après la dernière activité », affirme-t-il.
