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Revue de presse de la semaine du 17 au 23 juin 2019

Revue de presse de la semaine du 17 au 23 juin 2019 1

La guéguerre au sujet du titre de chef de file de l’opposition, l’arrestation de Mahamat Nouri à Paris et l’ouverture de la vanne de Daniela ont été les sujets traités par les différents organes de presse.

« Romadoumngar Nyalbé Félix : chef de la division » lance La Voix qui dénonce un émiettement de l’opposition. « Plus rien ne va entre RomadoumngarNyalbé Félix et Saleh Kebzabo », relève l’hebdomadaire qui annonce que le divorce entre les deux hommes est consommé. « Ainsi, l’unité de l’opposition tant souhaitée n’est pas pour demain, au grand bonheur de la majorité, qui sourit sous cap. L’opinion assiste à une guerre ridicule de leadership entre le nouveau et l’ancien chef de file de l’opposition à quelques mois des élections législatives et locales auxquelles l’opposition n’est pas censée aller en rangs dispersés », informe-t-il. « Romadoumngar Nyalbé Félix : catastrophe de l’opposition », s’enflamme Abba Grade qui estime que le nouveau de file de l’opposition met l’image de l’opposition en berne. Pour le trimensuel, Nyalbé Félix n’est qu’un homme sans gabarit. « A peine capable de lire les textes que lui pondent ses maîtres à penser, Félix par ses œuvres, a de quoi faire bouger feu Kamougué de sa tombe. Il ne dispose d’aucun atout lui permettant d’assurer un leadership politique, ne serait-ce que dans son Moyen-Chari natal. Il doit son élection, uniquement, à sa popularité dans les milieux paysans de sa région où se cumulent marchés de coton, marchés d’alcool traditionnel et des festivals de danse », écrit-il. « Guerre de leadership : ça chauffe dans l’opposition », relève L’Observateur qui estime que la stratégie du secrétaire du Mps marche bien. « L’opposition tchadienne est bel et bien divisée et Zen Bada s’en frotte les mains tranquillement. Aujourd’hui, il apparaît clairement que s’il y a une élection présidentielle, les candidats de l’opposition ne feront qu’accompagner celui du pouvoir à une victoire certaine », précise-t-il. Pour l’hebdomadaire, le pouvoir de Déby a encore de beaux jours devant lui, même s’il est honni par tous. « Aussi, disposant des moyens de l’Etat, Déby est capable de fabriquer les hommes politiques avec qui il veut collaborer. C’est donc par expérience qu’il a déclaré en 2006 lors de la campagne présidentielle qu’il a utilisé un à un les hommes politiques de ce pays », ajoute-t-il. « Nialbé Félix Romadoumngar va porter plainte contre Kebzabo pour usurpation de titre et de fonction de chef de l’opposition », annonce Le pays qui relate qu’au lendemain de la mise en place de la coordination générale de l’opposition (Cgo) dont Saleh Kebzabo en est le chef, Nialbé Félix, chef de l’opposition démocratique dénonce une manœuvre tendant à lui usurper ce titre. « Une liste concoctée de toutes pièces par des individus en mal d’autorité. Saleh Kebzabo persiste dans sa logique de semer le désordre au sein de l’opposition. Ne pouvant laisser le trouble faire son nid au sein de l’opposition, le parquet sera saisi dès demain pour mettre en mouvement l’action publique sur les cas de ces individus qui usurpent comme bon leur semble, le titre et la fonction du chef de l’opposition démocratique », rapporte-t-il. « Guerre de leadership au sein de l’opposition : une plainte en justice contre Saleh Kebzabo et Cie », ajoute Le Visionnaire. « Décidemment, les guéguerres au sein de l’opposition tchadienne, sont loin de prendre fin, surtout que dans le camp de Saleh Kebzabo, certains chefs de partis sont prêts à en venir aux mains pour terrasser l’héritier de feu Kamougué Wadal Abdelkader », relève l’hebdomadaire qui prévient : « il faut se préparer, cependant, à assister à la 36ème chambre de Saholin de l’opposition dans les jours qui suivent, surtout que beaucoup d’entre eux, incarnent la bestialité. Ça sera bien dommage ». « Romadoumngar Nyalbé interpelle les agités de l’opposition », poursuit L’Observateur qui rappelle que le chef de l’opposition dénonce des ’’’manœuvres ourdi’’ par Saleh Kebzabo. « Après les manœuvres dilatoires et tendancieuses du député Clément Djimet Bagaou en s’autoproclamant porte-parole de l’opposition démocratique au mépris des textes de la République qui régissent le fonctionnement de l’opposition, c’est au tour de Saleh Kebzabo d’afficher au grand jour les siennes », rapporte-t-il.

« Mahamat Abali Salah : le charlatan du redressement », lance Abba Grade qui regrette qu’il a fallu attendre que des policiers torturent et tuent de citoyens pour se rendre compte que les commissariats sont dirigés par des illettrés. « Admettons que le dysfonctionnement des commissariats soit l’œuvre des analphabètes. Qui les a recrutés ? Qui les a responsabilisés alors qu’ils ne méritent pas ces positions ? », s’interroge-t-il. Selon le trimensuel, ces responsables ont à leur tête des ministres qui positionnent leurs parents, copains et courtisans analphabètes et de moralité douteuse. « Ont-ils le moindre remords ? Apparemment Non. Il y a de quoi avoir honte, lorsqu’un ministre chargé de veiller à la sécurité de tout un pays s’offre en spectacle pendant que tout le système sécuritaire est défaillant », fulmine le trimensuel qui s’interroge : « à quand la fin de son stage » ? « Mahamat Abali Salah : l’hyper ministre », retient pour sa part Le Visionnaire. Pour l’hebdomadaire, le ministre a profité des problèmes brulant de l’actualité pour focaliser l’attention sur lui. « Pour mettre fin à l’exploitation artisanale de l’or, il a employé des méthodes fortes en fermant une cinquantaine de puits malgré leur extrême indispensabilité. Pour montrer qu’il ne badine pas avec la sécurité, des chefs traditionnels accusés de partialité dans les récents affrontements sanglants entre les Ouaddaïens et les arabes ont été suspendus de leurs fonctions. Le patron de la sécurité s’en est récemment pris aux intouchables commissaires illettrés qui sèment le foutoir dans les commissariats de la capitale », note-t-il.

« Arrestation de Mahamat Nouri à Paris : une grosse prise pour Déby », constate L’Observateur qui rappelle que si la France l’extrade, ce sera une grosse prise pour le chef de l’Etat tchadien. « Mahamat Nouri et Déby se connaissent très bien au maquis des Forces armées du Nord (Fan) dont il était un exécutant par excellence. Aujourd’hui, son compagnon d’hier l’attendait de pied ferme à N’Djaména », ajoute-t-il. « Mahamat Nouri : game is over », renchérit La Voix qui rappelle que le natif de Faya-Largeau qui avait été condamné par contumace à la peine capitale en 2008 par la justice tchadienne pour crime contre l’humanité est l’un des rebelles les plus craints par le régime de Déby. « Il dirige actuellement l’Union des forces pour la démocratie et le développement (Ufdd), un regroupement de plusieurs rebellions au sein de l’Alliance nationale. Mahamat Nouri était le no 2 du régime de l’ex-dictateur Hissein Habré. Il a regagné le Mps juste après la prise du pouvoir par Déby », ajoute-t-il. « Destin Fatal », lance Abba Garde qui publie à sa Une les images de Mahamat Nouri et Abakar Tolli. Selon le trimensuel, la neutralisation physique des opposants est le projet le plus périlleux dans laquelle la France embarque Idriss Déby. « Un tel projet ne vise qu’à susciter d’autres velléités guerrières qui maintiendront le pays dans une instabilité constante et le régime de Déby dans une éternelle dépendance qui l’obligeront à épouiller son pays du peu de ressources qui lui reste », prévient le Abba Garde qui dénonce des manœuvres criminelles de Paris. « Après s’être abusivement ingéré dans un conflit armé tchado-tchadien en bombardant les rebelles de l’Ufr, la France sort une nouvelle carte pour mettre en cage des farouches opposants de protégé Idriss Déby. Des crimes commis au Tchad et Soudan entre 2005 et 2010, il y en a eu. Sauf que les ’’humanistes de l’office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (Oclch) ne donnent aucune précision géographique par rapport à la commission desdits crimes dans les deux Etats, moins encore des cas précis de crime », regrette-t-il.

« Ouverture du 3ème champ pétrolier dans la province du Chari Baguirmi », annonce Le Pays qui informe que la laCnpcic qui exploite le pétrole des champs de Ronier et baobab produit en moyenne 100. 000 barils par jour jusqu’à l’inauguration du champ de Daniela. « La vanne de Daniela fait jonction avec l’oléoduc de Kribi et d’autres champs de la même province pour conduire le brut jusqu’à la raffinerie de Djarmaya pour appuyer cette raffinerie dans la production du carburant et du gaz en vue d’assurer le besoin des Tchadiens et le reste destiné à la vente à l’international », ajoute-t-il.« Daniela ouvre aussi sa vanne », ajoute N’Djaména Hebdo qui présente le chef de l’Etat tchadien sur le lit de l’hôpital et sous perfusion avec de barils de pétrole autour sur lesquels on peut lire ’’ Daniela by Cnpc petrol, Sediga petrol, Komé’’ jubilé en ces termes : « Encore des barils neufs. Des barils, des barils pour me maintenir ». Selon l’hebdomadaire, le Tchad compte désormais 8 vannes pétrolières sur son territoire avec l’ouverture de la vanne de Daniela. « La mise en production de cette3ème vanne dans le Loug-Chari est un investissement 100% chinois. Une partie des recettes du gisement de Daniela servira à payer les dépenses de la Cnpcic pendant une durée déterminée permettant d’éponger le coup d’investissement chinois. L’autre partie sera partagée entre la Cnpcic et le gouvernement tchadien », relèvent nos confrères qui informent que 55% des parts reviendront à la Cnpcic et 45 au gouvernement tchadien. Selon N’Djaména Hebdo, la cérémonie d’ouverture du robinet de Daniela a coûté plus 300 millions de francs Cfa. « Chari-Baguirmi : pétrole et misère », dénonceAbba Garde qui constate que la population de la localité est extrêmement pauvre. « Dans un pays normal, s’il faut donner un nom à ce que les ressortissants du Chari-Baguirmi subissent, c’est de l’esclavage moderne », s’est offusqué le secrétaire général du Mps de la province, Kadre Saleh qui s’interroge : « Comment imaginer qu’on exploite le sous-sol d’une localité et que la population ne ressente rien des retombés ». Pour lui, la réalité sur le terrain est tout autre contrairement aux clauses sociales qui exigent la construction des écoles, des centres de santé et hôpitaux, des routes, d’emploi des jeunes et autres. « Les revenus du sous-sol du Chari-Baguirmi n’ayant contribué qu’à l’enrichissement d’un petit groupe et au maintien au pouvoir du régime Déby. Cette image rappelle déjà celle du Logone oriental où le pétrole coule depuis 15 ans mais la population est toujours engluée dans une misère noire », dénonce le trimensuel. « Le pétrole coule encore dans le Chari-Baguirmi », renchérit L’Observateur qui regrette que le projet pétrolier du Tchad qui avait éveillé tant d’espoirs est devenu après 15 ans d’exploitation est un cauchemar qui a transformé le paradis rêvé en enfer. « L’exploitation du pétrole a détruit le système de production paysanne, privant les agriculteurs de leurs moyens de subsistance, polluant les eaux, les sols et l’air, divisant la population et semant le désespoir surtout chez les jeunes », renchérit l’hebdomadaire qui appelle le gouvernement à changer sa façon de gérer cette manne.

Stanyslas Asnan