Politique

Des élections législatives en 2019, un leurre selon l’Udp

Des élections législatives en 2019, un leurre selon l’Udp 1

Dans une déclaration à la presse ce mercredi 29 mai 2019, le président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (Udp) Max Kemkoye, dénonce les propos du président de la Céni Kodi Mahamat annonçant des élections pour cette année.
« ’’Mensonges répétés du président de la République’’ et ‘’ point de presse béatement hasardeux du président de la Céni’’», le président national de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (Udp), Max Kemkoye n’a eu des mots durs pour dénoncer la promesse du président Déby qui a assuré le 31 décembre dernier la tenue des élections pendant le premier semestre 2019 et l’annonce de la tenue de ses élections sans précision de date du président de la Céni Kodi Mahamat il y’a quelques jours.
Selon le président de l’Udp, la tenue des élections crédible est impossible. « Juridiquement, il faut qu’il y ait le code électoral, qui est jusqu’ici inexistant. Semble-t-il que son examen est programmé à l’Assemblée nationale pour le mois de juin. Financièrement, le Tchad fait face à des difficultés sévères. Ainsi, avec une surface financière réduite à sa portion congrue qui contraste avec des charges liées aux va-et-vient intempestifs et sans effets à l’étranger de Déby, à l’amortissement des dettes, est-ce le gouvernement pourrait financer les prévisions budgétaires de 33 milliards ? Politiquement, l’environnement est plus que délétère avec une lèpre qui monte contre les opposants, où l’arène politique est devenue un ring ouvert sur lequel, on menace publiquement les opposants d’arrestation et de judiciarisation », dénonce-t-il.
Pour lui, l’article 2 de l’ordonnance 001/PR/2019 du 11 février 2019 qui distingue sans préciser la différence entre unités administratives, collectivités autonomes et les structures en 23 provinces, 112 départements et 405 communes, reste incomprise, puisque rappelle-il, les stratégies démographiques qui déterminent le nombre de siège par circonscription restent à préciser conformément à la nouvelle reconfiguration de certains départements et l’érection des nouveaux.
Ensuite, « il faut des électeurs pour aller aux élections. Or, les données électorales actuelles datent du dernier recensement électoral de 2015. Ces données sont dépassées. Des cas de décès sans nul doute, des pertes de droit dû à la déchéance, etc. Sur ces données, plus de la moitié d’électeurs ne détiennent plus leurs cartes d’électeurs », ajoute-t-il. Pour lui, un recensement électoral s’impose. Là encore, déplore-t-il, «six mois ne suffiraient pas, puisque de la sensibilisation au recrutement et formation des agents recenseurs, en passant par l’installation des centres de recensement, au recensement jusqu’à la production et distribution des cartes, ce n’est pas en moins de 200 jours ».
L’autre problème et non des moindre, est selon Max Kemkoye le calendrier parlementaire qui est d’ordre constitutionnel. « Comment pour une rentrée parlementaire qui se tiendra en avril 2020, on peut organiser des élections législatives en octobre, novembre ou décembre à l’issue desquelles, les nouveaux députés élus attendront plus de cinq ou six mois pour leur première session inaugurale », s’interroge-t-il.

Stanyslas Asnan