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Revue de presse de la semaine du 20 au 26 mai 2019

Revue de presse de la semaine du 20 au 26 mai 2019 1

A la Une des journaux tchadiens, la visite du ministre français de l’Europe des affaires étrangères, les affrontements intercommunautaires dans le Ouaddaï et l’interpellation du ministre de l’environnement, de l’eau et de la pêche.
« Le Drian à N’Djaména ce lundi », annonce N’Djaména Hebdo qui précise que la lutte contre le terrorisme au Sahel, la situation en Rca et en Libye et les prochaines élections législatives au Tchad sont les sujets d’échange entre le chef de la diplomatie française et le président tchadien. « Le chef de la diplomatie française rencontrera le premier vice-président de l’Assemblée nationale Moussa Kadam et les chefs de groupes parlementaires », note l’hebdomadaire qui ajoute cette visite intervient un peu plus de trois mois après l’aide essentielle de son pays pour stopper une menace rebelle venue de la Libye. « La France préfère Déby aux Tchadiens », note Le Pays qui informe que le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères a préfère atterrir à Amdjarass pour rencontrer son ami Idriss Déby Itno, qui s’y était retranché pour recevoir les condoléances suite au décès de son frère. « La visite qui devait être sécuritaire et politique ne s’est contentée que de l’aspect sécuritaire. Preuve encore une fois que pour la France seuls les intérêts géostratégiques comptent », relève votre hebdomadaire qui ajoute qu’en vérité, « l’oppression que vit le peuple tchadien ne préoccupe pas la patrie des droits de l’homme ». Pour Le Pays l’opposition tchadienne qui espérait rencontrer Le Drian a été dupée. « C’est inélégant de changer de programme de cette manière. C’est un manque de considération », a pesté un président du groupe parlementaire qui qualifie l’attitude du ministre d’irrespectueuse.

Le Ouaddaï à feu et à sang

« Week-end sanglant dans le Ouaddaï », lance Le Pays qui informe qu’un conflit entre éleveurs et agriculteurs a fait une quarantaine de morts dans le Ouaddaï géographique. Selon hebdomadaire, ce conflit est la preuve de l’insécurité du système politique qui gouverne le Tchad depuis trente ans. « Dans la nuit du vendredi 17 mai, dans la nuit plutôt fraiche de ce mois de mai, une lueur déchire la nuit en haut de la colline qui surplombe Marfa, un canton érigé en sous-préfecture, à 90 kilomètres plein sud d’Abéché. Les paysans alertés déduisent qu’un incendie ravage le pâturage en contrefort des collines où le bétail va brouter en attendant l’hivernage et s’y précipitent en courant. Ils seront accueillis par des coups de feux, rebroussent chemin en laissant quatre corps sur place », décrit-il. Selon Le Pays, les paysans réorganisent une contre-offensive au cours de laquelle, cinq corps seront abandonnés. « On apprend plus tard que ce sont des arabes mécontents qui ont attaqué leurs compatriotes ouaddaïens », ajoute Le pays qui poursuit que trente personnes seront interpellées et ramenés à Abéché et du matériel de guerre saisi. « Des arabes venus du Soudan ont attaqué le dimanche nuit puis lundi matin Amchaloka et Amsabarna, situés à quelques dizaines de kilomètres du théâtre d’affrontement de la veille en solidarité », relève-t-il. « 12 morts dans un conflit au sud d’abéché », note Le Progrès qui informe que l’origine de cet affrontement sanglant serait liée à un incendie provoquée par un éleveur, sur une colline, non loin du village. « Un affrontement entre éleveurs et agriculteurs, dans le village Argan a causé la mort de douze personnes et la blessure d’une quinzaine d’autres », relève le quotidien qui rapporte que la première attaque au fusil des éleveurs n’a pas causé des victimes humaines. « Alertés, les gendarmes interviennent et arrêtent les auteurs de l’incendie. Mais un groupe d’éleveurs enlève une jument », poursuit Le Progrès qui informe en outre que les cultivateurs qui les poursuivaient sont tombés dans un guet-apens. Toujours dans le Ouaddaï, Le Progrès annonce que, « des inconnus tuent plus de 30 paysans à l’Est ». Selon le quotidien, les assaillants tuent, pillent et brûlent sur leur passage. « Un mode opératoire qui ressemble bien à celui du déclenchement de la crise du Darfour, au Soudan, en avril 2003 », rapporte-t-il. Le quotidien évoque une succession d’attaques dans cette zone. « Dans le village Talok, des inconnus armés, arrivés aux environs de 3heures du matin brûlent tout le village. Les paysans des alentours, accourant pour porter secours à leurs voisins, tombent dans une embuscade. Dans la matinée du 20 mai, des commerçants en partance pour le marché hebdomadaire de Kara sont attaqués par un groupe d’assaillants. Au moins dix d’entre eux sont également tués dans les mêmes conditions que les précédents », précise-t-il.

Le ministre de l’environnement devant la représentation nationale

« Les agents de la Ste licenciés ne seront pas réintégrés », note Le Pays qui annonce que le ministre de l’environnement, de l’eau et de la pêche, Sidick Abdelkérim Haggar a été interpellé au sujet du licenciement abusif d’une centaine d’agents en violation des procédures (sélectif, discriminatoire) à l’endroit des délégués du personnel et représentants syndicaux. « Le ministre accuse l’Etat d’être un mauvais client qui ne paye aucune facture alors qu’il consomme 60% de la production de la société », relève votre hebdomadaire qui déplore la vétusté des installations et réseaux de distribution. Selon Sidick Haggar, les agents licenciés ont signé volontairement une convention avec l’employeur et ont perçu chacun un salaire de six mois à l’occasion de leur départ. « Les agents licenciés n’ont aucun profil avec les postes qu’ils occupaient, qui sont des postes techniques. Il n’y a pas une possibilité de les réintégrer », tranche sèchement Sidick Haggar. « Accès à l’eau : les élus du peuple se penchent sur la problématique », renchérit L’Info qui rapporte que ces agents licenciés ne sont pas productifs. « Ils sont recrutés sur aucune base juridique du code de travail mais par affinité par les responsables qui se sont succédés à la tête de la Ste. Ce sont les agents qui ne sont jamais à leurs postes. Plus de 40 administrateurs, 50 juristes, 40 comptables pour faire quoi », s’est-il interrogé le ministre.

Stanyslas Asnan