Les treize manifestants contre la pénurie de gaz arrêtés ce jeudi 25 avril 2019 sont déférés ce vendredi matin au parquet de N’Djaména. Contre toute attente, la police décide unilatéralement de les ramener à coordination faisant attendre le procureur toute la journée.
C’est un long bras de fer qui a duré toute la journée ce vendredi entre le procureur de le République, Issa Tom, qui souhaite statuer sur cette affaire et le directeur général de la police qui dit obéir à sa hiérarchie.
9h. Les prévenus embarquent de la coordination de la police judiciaire pour le parquet sous forte escorte. A leur arrivée, on leur demande d’attendre parce que le procureur est absent. Le téléphone chauffe. Les policiers embarquent à nouveau les prévenus direction commissariat central puis coordination de la police judiciaire. Les prévenus sont réintégrés dans leurs cellules et leurs avocats priés d’attendre au bureau du coordinateur.
Les minutes passent. Pendant ce temps, le procureur qui est revenu au bureau s’impatiente. La coordination de la police judiciaire refuse de répondre au procureur qui demande que les prévenus lui soient ramenés. Le directeur général de la police appelé par le procureur dit qu’il a reçu des ordres de sa hiérarchie de ne pas ramener les prévenus.
A 14h, le procureur de la République lance aux journalistes venus attendre au parquet, « j’ai attendu toute la journée pour qu’on les ramène. Le Dg de la police refuse. Je me décharge et le laisse prendre ses responsabilités ». Il quitte le parquet sous les regards déçus des parents et amis des prévenus venus les attendre.
Stanyslas Asnan
