La grève à l’Onrtv est suivie
Dans la matinée du 22 juillet 2016, la cour de l’Office national de radiodiffusion et de télévision (Onrtv) est presque déserte. Sous les arbres, les engins se comptent au bout de doigt.
Les couloirs sont vides. Cependant les chefs de services sont présents à leurs postes. La salle des animateurs est hermétiquement fermée. Le nombre des techniciens est réduit considérablement. Certains reportages sont annulés à cause du sous effectif du personnel. La salle de conférence de rédaction du journal parlé souvent bondée est presque vide. Quelques stagiaires seulement y travaillent. « Lis mon papier s’il te plait », lance un stagiaire à son ami. « Qui va corriger le mien », lui répond son ami. « Mon chef m’a appelé au téléphone pour que je vienne travailler. Etant stagiaire je ne peux refuser », explique un autre stagiaire. « Je voulais vraiment être solidaire avec les grévistes mais comme je suis réquisitionné. Je suis obligé de venir sinon je serai sanctionné», dit un agent à un syndicaliste venu constater l’effectivité de la grève. Car, une liste est ouverte à la rédaction pour recenser tous les stagiaires.
Même constat à la rédaction de la télévision nationale où les journalistes, cadreurs, monteurs et autres agents ne sont pas nombreux. Seuls les chefs de service et stagiaires travaillent. Entretemps, sous les arbres, un groupe de chefs de service discute à bâton rompu sur les stratégies à prendre pour faire fonctionner les services. « J’ai appelé les stations régionales pour les informer de la situation afin de prendre toutes les mesures nécessaires qui s’imposent», déclare un chef de service à son supérieur.
Le jeudi 21 juillet le Directeur général de l’Onrtv , Doubaye Kleoutoin a pris une note de service pour attirer l’attention des agents. « Tout en reconnaissant l’exercice du droit de grève de chacun. La Direction générale de l’Onrtv estime que cette grève est illégale parce qu’elle ne respecte pas les dispositions de la Loi 008/PR/2007 du 29 mai 2007 portant réglementation de l’exercice de grève dans les services publics. Il s’agit notamment des articles 7, 10, 11 et 12 de ladite loi. Par conséquent, les services de l’Onrtv doivent fonctionner normalement et les agents sont tenus de vaquer à leurs occupations quotidiennes », informe la note de service.
Mais pour la présidente du Syndicat national des professionnels de l’Onrtv (Synaport), Rémadji Adèle, l’administration de l’Onrtv fait de la désinformation et elle appelle ses militants à observer la grève dans toute sa rigueur durant les trois jours. « Le bureau du Synaport s’indigne des agissements de l’administration de l’Onrtv par rapport à sa note de service», affirme-t-elle. Pour les militants, rien ne pourra les arrêter. « C’est pourquoi nous sommes venus nombreux à la bourse de travail pour démontrer à l’administration que nous revendiquons rien que nos droits ».
Bishop Asnan Non-Doum Saturnin