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Bonheur Mortordé fait l' »Autopsie d’une jeunesse tchadienne en quête d’espoir « 

Bonheur Mortordé fait l'"Autopsie d'une jeunesse tchadienne en quête d'espoir " 1

L’étudiant en master en droit public fondamental à l’Université de N’Djaména, Bonheur Mortordé a présenté ce mardi 16 avril 2019 dans les locaux de la faculté de droit, son 1er essai intitulé « Autopsie d’une jeunesse tchadienne en quête d’espoir’ devant un public composé majoritairement d’étudiants.
C’est un ouvrage qui ressemble par son engagement, par le franc-parler de son auteur au célèbre titre  » J’accuse’’ du rappeur sénégalais Didier Awadi qui ne prend pas de gants pour mettre la jeunesse et les dirigeants africains ainsi que les anciens colonisateurs devant leurs responsabilités respectives. Dans une Autopsie sans concession, Bonheur Mortordé centre quant à lui son essai de 90 pages, publié aux éditions Toumaï sur la jeunesse tchadienne, les gouvernants du Tchad et accessoirement les parents.
Sa cible principale, la jeunesse est « mise en ballotage contre elle-même et broyée au rouleau compresseur d’un système : celui de Déby ». Cette jeunesse est au goût de l’auteur, natif de Bayama dans le Logone oriental en 1993, mal formée, jetée en pâture à l’alcoolisme et au chômage parce qu’elle se situe « aux périphéries des programmes du gouvernement ». Il classe cette jeunesse en trois catégories, notamment ’’les approbateurs automatiques’’ « qui selon l’auteur applaudissent toutes les décisions prises par les gouvernants, ‘’les opportunistes instantanés’’ qui ne cherchent selon Bonheur que leurs intérêts égoïstes au détriment du bien de tous et enfin ’’les contestataires systématiques’’ qui s’opposent à tout sans discernement.
Le jeune auteur en veut pour preuve la contestation de la décision rendant obligatoire le port de casque aux motocyclistes en 2014 par des élèves, qui a débouchée sur une répression policière faisant un mort dans les rangs des étudiants. Il s’insurge contre ce comportement « irresponsable » de la jeunesse qui devrait selon lui, manifester contre des injustices à l’exemple des irrégularités flagrantes dans les résultats du concours d’entrée à l’école nationale d’administration au cours de la même année plutôt que de contester des décisions salutaires.
Mortordé n’est pas non plus tendre avec les gouvernants qui ont ’’une morale cabossée, une absence de vision et un manque de patriotisme’’.
Le « médecin légiste » s’insurge également contre la résignation des parents qui incitent la jeunesse à l’inaction face aux injustices qu’elle subit. Au lieu de ça, il appelle les jeunes à « être transformés eux-mêmes en acteurs de développement pour que le changement soit une réalité au détour des luttes sérieuses et non stériles et assassines ».
Dr Succès Masra, président du mouvement les Transformateurs qui a préfacé l’ouvrage a insisté sur ce vocable de transformation qui lui est si cher. « Si nous commençons à transformer notre esprit, nous pouvons transformer nos vie », a-t-il lancé à l’endroit de la jeunesse. Il termine sur une note d’espoir en citant le proverbe malien selon lequel « l’orphelin n’est pas celui qui a perdu ses parents mais celui qui a perdu l’espoir ».
Ngaralbaye Mickaël