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Agriculture : Il faut étudier les sols et des semences de qualité pour nourrir les peuples d’Afrique centrale

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Agriculture : Il faut étudier les sols et des semences de qualité pour nourrir les peuples d’Afrique centrale

Espérance Belau Lila, Directrice générale de la société de production et de commercialisation de manioc en République démocratique du Congo (RDC) estime que pour nourrir correctement les populations d’Afrique centrale, il faut obligatoirement étudier les sols et apporter des semences de qualité afin d’augmenter les rendements.

« Avec les changements climatiques, il faut étudier les sols pour y apporter des solutions adéquates pour augmenter les rendements », a notamment déclaré la congolaise en marge du forum organisé du 12 au 14 février 2019 par la Banque africaine de développement (BAD) et le Bureau international du travail (BIT) dans le but de booster l’agriculture dans les zones rurales en Afrique centrale.

« Il faut aussi apporter de qualité, des boutures améliorées qui peuvent lutter contre les insectes ravageurs et les changements climatiques », a ajouté Mme Belau Lila par ailleurs membre de la Fédération des entreprises du Congo (FEC).

En gros, la spécialiste congolaise du manioc estime que l’agriculture en Afrique centrale ne connaîtra pas de succès sans y associer la recherche. « Sans la recherche, la productivité restera nulle et les importations continueront de dominer nos marchés », a-t- averti.

Le second volet qui permettra d’accroître le rendement agricole dans la région est la mécanisation. « L’agriculture à l’aide de la houe, la machette et la hache a montré ses limites. C’est le passé », argumente-t-elle. Il faut, selon elle, des machines agricoles pour réduire la pénibilité qui caractérise encore ce secteur.

« Les engins ont l’avantage d’augmenter les surfaces cultivables et de faciliter le travail », ajoute Mme Belau Lila soulignant qu’il ne « suffit pas seulement d’aller déposer des engins agricoles dans un village pour espérer avoir les meilleures récoltes. Il faut former les paysans à utiliser ces outils à bon escient », plaide-t-elle en affirme que cela va créer des nouveaux emplois qui vont sédentariser les jeunes.

L’autre volet du succès agricole dans la région c’est l’accès au marché via la route mais aussi les nouvelles technologies de l’information et de la communication. « Nos villages sont souvent déconnectés et les paysans n’ont pas d’informations sur les nouvelles opportunités », déplore-t-elle.

« Nous avons atteint les limites de la rhétorique, il nous faut des résultats concrets sur le terrain », a reconnu  le directeur général adjoint du Bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique centrale, Racine Kane lors de la cérémonie de clôture du forum de Brazzaville.

Selon lui, il est possible de transformer les zones rurales en zone de développement économique grâce à des projets dont l’objectif est accroître le rendement des paysans.

« Si vous allez dans la zone du Nord ouest du Cameroun, il y a un accroissement effectif des revenus des populations rurales simplement parce qu’on a travaillé la route reliant Bamenda à Ekok au Nigeria », a expliqué M. Kane. « La hausse des prix des produits agricoles sur l’axe, est un encouragement aux producteurs qui s’investissent davantage dans la production », a-t-il conclu.

A quelques exceptions prêtes, l’Afrique centrale dotée de plusieurs milliers de terres arables, d’une abondante pluviométrie et d’une population jeune, peine cependant à produire sa propre nourriture. Riches en pétrole et autres matières premières, les pays d’Afrique centrale ont privilégié les importations des denrées alimentaires créant ainsi une fuite permanente des capitaux. La BAD et le BIT qui ont co-organisé ce forum ambitionnent fermement d’aider les pays à corriger cette situation.

Carl Nsitou, envoyé spécial