Les Tchadiens divisés sur l’attaque française contre Ufr
Dans la matinée du dimanche 03 février dernier, deux mirages de l’armée avec l’appui de la force française, Barkhane ont bombardé les positions rebelles de l’Union des forces de la résistance (Ufr). Dans la capitale tchadienne, cette attaque est diversement appréciée. D’aucuns le qualifie d’ingérence et d’autres d’un appui légitime à un Etat ami menacé.
Abderaman Ali, la quarantaine, enseignant dans un établissement privé, cette intervention française est juste. « Le Tchad et la France entretiennent de relations de coopération militaire. Je ne vois pas pourquoi la force française ne peut pas appuyer l’armée tchadienne », précise-t-il. Pour lui, cette intervention est tout à fait normale. « Le pays a connu des années de guerre. Ceux qui ont vécu ces situations ne souhaiteront revivre ni mêmes à leurs progénitures. Nous souhaitons un changement à la tête de ce pays mais avec les armes. Il faut qu’on nous épargne de cela, contre vents-et-marée », ajoute Jules un étudiant sur sa bicyclette sac au dos.
Mais pour d’autres, le changement de régime ne peut intervenir qu’à travers les armes dans ce pays. Selon Abakar I, diplômé sans emploi, cette intervention témoigne le double jeu de la France. « Pendant les manifestations contre les mesures d’austérités l’année dernière du gouvernement, la France n’a pas souhaité condamner les dérives du régime Mps. Lors de sa visite au Burkina, Macron a assuré que son pays ne doit pas s’ingérer dans les affaires internes des pays africains. Il s’agit d’une ingérence », ajoute-t-il. Selon Idriss, il s’agit d’un calcul politicien pour dévier le débat sur le francs Cfa.
Pour Mbailassem R, fonctionnaire rencontré sur une grande artère de la capitale, «la France a toujours été du côté des dictatures en Afrique. Ce qui s’est passé dimanche dernier ne m’étonne pas » ajoute-t-il.
Stanyslas Asnan