Les internautes appelés à exprimer leur mécontentement contre la censure des réseaux sociaux samedi
Le représentant de l’internet sans frontière au Tchad Dariustone Blaise et quelques leaders des organisations de la société civile ont organisé une conférence de presse ce jeudi 17 janvier 2019 à la maison des médias du Tchad pour annoncer une campagne internationale contre la censure des réseaux au Tchad. Une initiative de Internet sans frontière.
Depuis près d’un an, les internautes tchadiens sont soumis à une censure des réseaux sociaux. Situation qui oblige les utilisateurs à utiliser des moyens détournés pour y accéder. C’est pourquoi des leaders de la société civile et des artistes à appeler à une campagne internationale contre la censure des réseaux au Tchad. C’est un appel aux internautes tchadiens résidant au pays mais aussi hors des frontières d’exprimer leur ras-le-bol.
Selon le représentant de l’Internet sans frontière au Tchad, Dariustone Blaise, la première action vise à organiser une manifestation en ligne le samedi prochain au Tchad. « Aujourd’hui, il est difficile d’organiser une manifestation sur le terrain, car le refus son systématique. De ce fait, cette manifestation en ligne consiste à écrire un message de mécontentement sur les réseaux sociaux pour dénoncer la censure de l’internet depuis bientôt un an dans notre pays pour amener nos gouvernants, s’ils sont conscients, à lever cette sanction », précise-t-il. « Le samedi, vous allez vous rendre compte que des Tchadiens vont exprimer leur ras-le-bol à travers les réseaux sociaux », promet-il.
Pour le secrétaire général de la convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme, Mahamat Nour Ibedou, cette initiative doit requérir l’adhésion de tout le monde. « Dans un pays où il n’y pas une politique d’emploi des jeunes, on ne pas se permettre ces genres de luxe. Ces jeunes n’ont pas un autre espace d’expression que les réseaux sociaux mais comme les réseaux sociaux sont un outil efficace, dangereux pour les dictateurs, ils les coupent sans cesse », ajoute-t-il.
Pour Narmadji Céline, présidente de l’Association des femmes pour le développement et la culture de la paix au Tchad (Afdcpt), « on ne peut pas dans un pays comme le nôtre prétendre amorcer le processus de développement et même temps couper l’internet. On ne peut demander aux jeunes d’entreprendre et lui couper l’herbe sous les pieds. Entrepreneuriat est une école et la jeunesse à besoin d’échanger avec d’autres jeunes ». Pour elle, la jeunesse tchadienne est dans une prison à ciel ouvert. « Elle ne peut pas manifester, ni échanger et ne doit faire que la rue, la maison et rien d’autre », se désole-t-elle.
Pour l’artiste musicien Ngueita Allah-Asko Alfred alias N2A, les Tchadiens se doivent de réagir. « Quand nous avons mal, il nous revient de droit de prouver à notre tortionnaire que nous n’approuvons pas ce qu’il nous fait mais si nous ne réagissons pas, nous sommes complices. Si nous ne disons pas ’’NON’’, personne d’autre ne le dira à notre place », interpelle-t-il.