Les travailleurs tchadiens attendent de voir avant de croire
Au lendemain de la promesse du président de la République, Idriss Déby Itno de respecter le protocole d’accord signé entre son gouvernement et la plateforme syndicale revendicative en octobre dernier, les travailleurs attendent de voir avant de croire.
A l’occasion de ses vœux de fin d’année, le président Déby a réaffirmé sa volonté de respecter le protocole d’accord signé en octobre dernier. Mais pour le secrétaire général de la Confédération libre des travailleurs du Tchad (Cltt), Brahim Ben Seïd, il ne faut pas se réjouir sitôt. « Nous avons écouté cette annonce avec beaucoup d’intérêts. Le fait que le chef de l’Etat, garant de l’accord signé s’engage à le respecter dans toutes ses formes et à travailler pour l’amélioration des conditions des travailleurs, est une bonne chose », commente le secrétaire général de la Cltt qui relativise : « mais nous n’allons pas d’avance nous frotter les mains pour dire que tout est en norme ». Pour lui, il faut voir avant de croire. « Nous avons par le passé signé plusieurs accords avec le gouvernement mais qui sont malheureusement parti dans l’eau. Cette fois, nous attendons la fin du mois pour vérifier sur nos salaires si le président a tenu à sa parole avant de le croire », ajoute-t-il.
Après plus de six mois de grève, le gouvernement et la plateforme syndicale revendicative ont signé le 26 octobre dernier un protocole d’accord. Selon cet accord, le gouvernement s’engage à consentir par rapport à la situation actuelle, 15% sur la coupe des augmentations générales et spécifiques (Ags) à compter de janvier 2019, ramenant ainsi le rétablissement des Ags à 65%. Les travailleurs se sont engagés à suspendre leur grève.
Pour l’Union des syndicats du Tchad, le chef de l’Etat aurait dû faire la même chose avec les fonctionnaires civils que les militaires. En effet, un décret du chef de l’Etat a annulé dans toutes ses dispositions la suspension des salaires et indemnités des militaires. « Nous attendions plus du chef de l’Etat. Nous sommes ses travailleurs, s’il veut la relance de l’économie, il doit nous motiver au même titre que les militaires », a commenté Gounou Vaima Ganfare, secrétaire général de l’Ust.
Stanyslas Asnan