Sombre situation des droits de l’homme au Tchad
Le président de la ligue tchadienne des droits de l’homme (Ltdh) Me Midaye Guerimbaye a fait une déclaration ce lundi 10 décembre 2018 au siège de l’institution à l’occasion du 70éme anniversaire de l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme pour dépeindre un tableau sombre de la situation des droits de l’homme au Tchad.
Selon le président de la ligue tchadienne des droits de l’homme, de janvier à novembre 2018, il y a eu une soixantaine de cas de morts, plus de cent soixante blessés, une quarantaine d’arrestations et plus de mille sept cent soixante deux (1762) biens meubles détruits en milieu rural.
Au total, 26 conflits, soit 2,27 conflits par mois autour de la terre, du pâturage, de l’eau ou de la vache, de la lige du mil et autres. Le Tchad amorce un recul en matière des droits de l’homme et contrairement aux idées reçues, le pays n’est pas un ilot de paix vu le nombre des victimes des conflits intercommunautaires, précise le président de la Ltdh qui note que la constitution de 2018 et la myriade des ordonnances annoncent la confiscation des libertés et la restriction drastique de l’espace publique.
« Le système de gouvernance axé sur la concentration des pouvoirs (présidence intégrale) et la destruction du verrou du contrôle judiciaire ouvrent la voie à l’arbitrage et prépare le terrain pour l’instauration d’un régime dictatorial. Le contrôle de l’exécutif par le législatif n’est plus envisageable dans le contexte actuel de confiscation de rôle entre les élus du peuple et les membres du gouvernement », regrette-t-il.
S’agissant de la corruption, il déplore l’ampleur du phénomène ainsi qu’un état d’esprit rétrograde tendant à banaliser les questions de probité et de valeur de travail. « L’année 2018 a été une année harassante en termes de respect des droits de la presse », conclut Me Midaye Guérimbaye.
Bienvenu Daldigué