Revue de presse de la semaine du 1er au 07 octobre 2018
Dans la semaine qui vient de s’écouler, les journaux ont, non seulement commenté le rejet par les fonctionnaires Tchadiens de la proposition du gouvernement de rétablir graduellement des augmentations générales spécifiques (Ags) mais aussi la conférence des chefs traditionnels et coutumiers ainsi que la charte sur les partis politiques et la question de l’accès à l’emploi.
«Voir avant de croire Déby », titre à sa Une l’hebdomadaire Le Pays. Pour votre hebdomadaire, le round est loin de terminer. « Le gouvernement et la plateforme continuent à jouer au chat et à la souris. Les travailleurs n’attendent que le rétablissement des augmentations générales spécifiques (Ags) pour reprendre le travail ». Le Pays de déplorer que : « malheureusement, le gouvernement mène une guerre d’usure pour faire plier ceux-ci en acceptant cette fois-ci le rétablissement graduel des Ags sans toutefois préciser comment et quand cela va se faire concrètement ». Pour lui, c’est une manœuvre de gagner le temps et les travailleurs ne se sont pas laisser berner. « Ils ont décidé de voir avant de croire », ajoute-t-il. « Les grévistes attendent des annonces sur les augmentations générales d’abord », renchérit Le Progrès qui note que : « la plateforme s’accroche à un point de revendication ». Selon le quotidien, « les travailleurs décident de la poursuite de la grève générale dans le secteur public, en attendant l’éventuelle discussion avec le chef de l’Etat Idriss Déby Itno, prévue d’après eux dans les jours à venir ». Face à cette situation, Le Pays de s’exclamer que : « la fin de la grève dépend de Déby ! ». « Après le non-respect de l’accord du 14 mars dernier, les travailleurs veulent voir cette fois-ci avant de croire ».
« Grand-messe des chefs traditionnels », annonce à Une N’Djaména Hebdo. Pour l’hebdomadaire, « le nouveau chef du gouvernement instruit les autorités coutumières et traditionnelles, garants des us et coutumes de jouer amplement les fonctions que leur accordent les textes de la nouvelle République ». L’hebdomadaire de s’interroger : «comme d’habitude, Déby Itno promet. Mais saura-t-il, cette fois-ci tenir parole d’un homme d’Etat sans contingences des siens et de ses thuriféraires » ? « « Déby lègue le règlement des litiges fonciers en zone rurale aux chefs coutumiers et traditionnels », annonce sur son site web l’hebdomadaire Le Pays. La gestion des conflits fonciers ne doit plus relever des autorités judiciaires mais des autorités coutumières et traditionnelles. « Les pratiques courantes qui naissent dans le règlement de ces conflits à la justice me paraissent impertinentes et improductives », a déclaré Idriss Déby. « Première conférence des autorités traditionnelles : la gestion de conflits vue par deux chefs de canton », note Le Progrès. D’un côté, le chef de canton de Péni (Mandoul), Allaramadji Kimto Doungous qui informe pour sa part que : « dans sa culture la dia n’existe pas » et de l’autre, le chef de canton de Ouadi-Hamra (Ouaddaï) qui rétorque que : « nous jugeons la dia utile ».
« L’ordonnance sur les partis politiques sera révisée », informe Le Pays qui précise qu’: « un comité mis en place au sein du cadre national de dialogue politique (Cndp) s’est attelé à la relecture de l’ordonnance 20 portant charte des partis politiques. Pour votre hebdomadaire, sur le fond comme sur la forme, cette ordonnance comporte des lacunes à revoir pour un bon encrage du multipartisme et de la démocratie au Tchad. « Primo, le nouveau texte a été pris sans étude ou analyse critique de la classe politique. Secundo, l’ordonnance exagère dans l’encadrement des finances des partis. Tercio, elle donne une trop grande liberté au ministre de l’administration du territoire et quatro, cette ordonnance ne prévoit rien en matière de contentieux des partis politiques », clarifie-t-il.
« Charte des partis politiques : que reste-t-il encore de la démocratie ? », s’interroge Tchad et Culture. Pour cette revue mensuelle, « ce texte, au-delà de son caractère liberticide, divise les acteurs politiques autant du côté de la majorité présidentielle que dans le camp de l’opposition démocratique sur son bien-fondé ». Tchad et Culture de poursuivre que : « cette ordonnance donne le pouvoir au ministre en charge de l’administration du territoire de suspendre ou dissoudre d’office, sans préavis le partis politiques qui ne se conforment pas aux résultats attendus du ministère ».
« Jeunesse et accès à l’emploi au Tchad : un mirage », s’exclame Le Pays qui précise que : « le recrutement lancé par la nouvelle compagnie aérienne Tchadia Airlines le 10 septembre dernier, est un indicateur de la difficulté d’accès à l’emploi au Tchad ». Pour Le Pays, « plus de trois milles dossiers ont été enregistrés en cinq jours. Ceux qui n’ont pas pu déposer dépassent largement les chanceux qui ont pu le faire. Cette même situation a été observée en juin dernier quand l’Inseed recrutait les agents de l’Ecosit4. Plus de cinq milles dossiers étaient enregistrés pour moins de deux cents places en cinq jours de soumission ». Il s’agit selon votre hebdomadaire « d’un indicateur réel du chômage au Tchad dont le taux officiel est de 22% ». « L’accès des jeunes et des femmes à l’emploi : le défi pour la société », annonce Tchad et Culture. Pour ce mensuel qui a publié les résultats de l’enquête réalisés par le département d’Etudes et recherche du Cefod, « sur deux échantillons de 142 et de 92 personnes enquêtées, les obstacles à l’emploi des femmes et des jeunes sont la corruption, le manque d’expérience professionnelle et de qualification, les affinités, les clivages ethniques ou sociaux, la rareté de ‘l’emploi et le faible recrutement à la fonction publique ».
Stanyslas Asnan