Baba Laadé renvoyé devant la Cour criminelle
Ce jeudi 4 octobre 2018, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de N’Djamena délibère le dossier de Mahamat Abdelkhader alias Baba Laadé. L’ex préfet de la Grande Sido est traduit à la Cour Criminelle pour plusieurs chefs d’accusation retenues contre lui.
Après avoir plaidé son sors le jeudi 20 septembre dernier devant la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de N’Djaména, la sentence est prononcée comme prévue ce 04 octobre 2018. La cour reproche à Baba Laadé des crimes d’assassinat, de détention illégale d’armes à feu, d’association des malfaiteurs, vol à main armée, viol, incendie volontaire, exactions ayant entrainés des agissements de représailles contre des Tchadiens. Toutefois, après examen de son dossier, le viol a été ôté de la liste des faits qui lui sont reprochés. Pourtant, les avocats de Baba Laadé ont plaidé pour l’acquittement de leur client. Selon Me Alain Kagonbé, leur client est amnistié par l’ordonnance N°19 de mai 2018 signé par le chef d’Etat et qu’à défaut d’une partie civile à la barre Baba Laadé sera relâché. Pour maîtres Sirina Jean, Alain Kagongé et Olivier Gouara qui se sont relayés devant les juges pour plaider l’acquittement de leur client affirment que les crimes reprochés à Baba Ladé auraient été commis en territoire centrafricain pendant qu’il se trouvait en rébellion en 2012. « A la suite d’un accord de paix signé entre le gouvernement du Tchad et son mouvement rebelle, Baba Laadé était rentré au Tchad dans la légalité », rappellent-ils. C’est en faveur de cet accord qu’il a été amnistié et nommé à des hautes fonctions de l’Etat.
Malgré cela, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de N’Djamena retient six chefs d’accusation contre Mahamat Abdelkhader alias Baba Laadé. Et le renvoie devant la Cour criminelle. Maitre Alain Kagongbé l’un des avocats déplore cette sentence « que tout le monde sache que ce n’est plus le droit ni l’avocat qui pourra sortir Baba Laadé de là où il est. Son dossier ne relève ni du droit ni de l’avocature. Baba Laadé est victime de tout sauf du droit, je crains pour la vie de mon client, désormais tout est permis sur Baba Laadé et il ne faut s’étonner de rien. » Il ajoute que « l’ordonnance du chef de l’Etat amnistie tous ceux qui sont dans la même situation que Baba Laadé comme les éléments de Djibrine Dasser qui ont été mis en liberté par la Cour criminelle quand l’ordonnance a été évoquée. J’ai l’impression de participer à une comédie, je me demande si je dois continuer à défendre mon client pour participer à cette comédie. »
Bienvenu Daldigué