Revue de presse de la semaine du 24 au 30 septembre
Suite au bras de fer qui a opposé le directeur général de la raffinerie de Djermaya Xu Zhihong à son adjoint Seid Idriss Déby ayant entrainé la pénurie de l’énergie, les journaux ont diversement commenté ces faits : « Conséquence du gangstérisme d’Etat », lance à sa Une Le Pays.
Pour votre hebdomadaire, « quelle que soit l’issue de la crise actuelle qui oppose les Tchadiens à leurs partenaires Chinois de la raffinerie, c’est l’image du pays et l’environnement des affaires qui seront compromis. Les investisseurs qu’on invite à cor et à cri depuis une année à venir investir chez nous ne vont certainement pas accourir », estime Le Pays qui s’interroge : « qui est fou pour venir jeter son argent dans un pays où, à moindre désaccord, le pistolet est brandi sur le partenaire » ? « Dans le casse-tête chinois de Djermaya, le Tchad expulse Xu Zhihong », note La Voix. L’hebdomadaire de s’exclamer : « ouf pour les consommateurs mais aussi pour les autorités en charge de l’énergie qui ont finalement réussi à faire baisser la température au sein de la société de raffinage de N’Djaména». Pour La Voix, « c’est la nomination aux postes de chargé des affaires financières et des relations extérieures qui ont donné de l’urticaire aux Chinois. Pour punir son adjoint pour lui avoir fait des bébés dans le dos, Xu Zhihong décide de ne pas payer le salaire des employés tchadiens du mois d’août en s’appuyant sur une résolution de trois membres du conseil d’administration. Ce qui a excité l’instinct martial des Tchadiens qui n’ont pas résisté à l’idée de s’emparer des lieux tels des mutins », explique-t-il. Le Progrès annonce pour sa part « la fin d’une pénurie causée par des désaccords entre partenaires ». Selon ce quotidien, « les accords conclus, il y aura désormais à chaque poste un Tchadien et un Chinois », renchérit-il.
« Forum des promesses », lance N’Djaména Bi-Hebdo au sujet du forum national de la jeunesse. L’hebdomadaire pointe du doigt la naïveté des jeunes. « Dans son habitude et tant qu’il en a l’occasion, le président de la République distrait toujours dans ses propos. Et dans une naïveté sans pareille, chaque mot prononcé par le président à l’ouverture comme à la clôture du forum est applaudi à son comble par des participants mués en une brigade d’applaudissements alors qu’ils représentent des millions de jeunes tchadiens confrontés aux dures conditions de vie », déplore-t-il. N’Djaména Bi-Hebdo. « Le président qui a perdu toute crédibilité d’homme d’Etat en mai 2018 face à la plateforme syndicale revendicative en prenant un engagement dans un accord qu’il n’a pas respecté mérite-t-il une confiance digne de ce nom de la part de la jeunesse qu’il continue de sacrifier » s’interrogel’hebdomadaire ? Une chose est sûre, conclut-il : « croire encore à ses promesses relève simplement d’une naïveté et d’une légèreté légendaires des participants invités à la messe ». Le Pays de s’exclamer : « Monsieur le président arrêtez de faire diversion »! Pour votre hebdomadaire : « pendant que la jeunesse tchadienne vit le pire moment de son histoire marqué par la précarité de l’emploi, la fermeture des écoles et universités, le gouvernement organise un forum pour tenter de détourner l’attention des jeunes des frais problèmes qui minent leur épanouissement ». L’hebdomadaire de conclure : « ce ne sont pas des beaux discours fallacieux ni des fora, moins encore des promesses (qui n’engagent que ceux qui y croient) qui vont améliorer les conditions de vie des jeunes tchadiens».
« Incertitude sur la rentrée scolaire 2018-2019 », note N’Djaména Bi-Hebdo qui précise que : « la longue grève lancée par les travailleurs le 28 mai dernier, suite à la non tenue de la promesse du chef de l’Etat, garant de l’accord du 14 mars 2018 a sérieusement fragilisé les enseignants ». Selon l’hebdomadaire, une aile du bureau exécutif du syndicat des enseignants du Tchad (Set) a dû se soustraire du mouvement pour accompagner le ministère dans l’organisation des examens de fin d’année. « «Aujourd’hui complètement phagocytés par des manœuvres du pouvoir qui rit sous cape, les militants du Set, tous niveaux confondus, cherchent désespérément le retour à la cohésion d’entretemps », précise-t-il. Face à cette paralysie dans l’enseignement public et au vu des statistiques du baccalauréat de 2018 qui ne place que des établissements confessionnels aux premières loges, Le Pays de s’interroger : « que vaut l’enseignement public » ? Selon votre hebdomadaire, sur les 106 lauréats toutes séries confondues, l’on ne note que 11 élèves venants des établissements publics dont un candidat libre et six des établissements techniques. « Il n’y a pas meilleur démenti aux propos de Aboubakar Assidick, ministre de l’éducation nationale et consorts qui tentaient vaille que vaille de soutenir que la cuvée des bacheliers de 2018 était de bonne facture malgré le haro des professionnels de l’éducation », commente-t-il. Pour un pays soucieux de la formation de ses futurs cadres, poursuit Le Pays : « le niveau d’excellence tel qu’affiché, doit interpeller la quiétude des plus hautes autorités. Ne pas le voir, c’est simplement faire la promotion de la médiocrité comme on le réalise aujourd’hui dans tous les secteurs de la vie publique », conclut-il.
«’L’Info’’ risque de cesser de paraitre », informe Le Pays qui ajoute que : « l’imprimeur de l’Agence tchadienne de presse et d’Edition ‘’L’Info’’, Aubaine Graphique a indiqué à la direction de l’agence qu’il ne peut plus continuer à éditer le journal. Cela fait deux ans que le bihebdomadaire gouvernemental est édité à crédit par l’imprimeur qui indique qu’il n’en peut plus ». « Pourquoi L’Info ne parait pas ?», s’interroge La Voix qui renchérit que depuis quelques jours, les journalistes de l’Atpe gonflent les rangs des Tchadiens qui n’ont pas de travail à faire. Et pourtant, poursuit cet hebdomadaire : « avec la nouvelle équipe mise en place, on croyait que les autorités allaient pourvoir l’agence des moyens nécessaires pour lui permettre de briller de mille feux, tant ses colonnes se sont embellies ces derniers temps et les lecteurs peuvent enfin retrouver leur journal sur les réseaux sociaux ».
Stanyslas Asnan