La fraude du gravier baisse les recettes de l’Etat
Pendant que le gouvernement se démène pour amoindrir la déperdition des recettes, une contrebande de gravier instaurée par quelques sociétés d’exploitation des carrières depuis 2014 perdure. Elle fait perdre des recettes au ministère des mines.
Un tour dans les quartiers Chagoua, Abena, Goudji et à la sortie nord de la ville de N’Djaména permet de se rendre à l’évidence de l’ampleur de la fraude. Des tas des graviers de couleur grise sont stockés ça et là dans des espaces du domaine public, ceux de couleur marron, venus par les sociétés agréés sont peu visibles. A Chagoua, dans le 7ème arrondissement, des camions à benne, plus longs font la décharge et une vingtaine d’ouvriers repartis autours de plusieurs camions remplissent manuellement des bennes de dix et douze roues à l’aide des pelles.
De 2014 à 2018, l’état des taxes minières et fortage n’a fait que chuter de manière inquiétante. En 2014, le ministère a fait 705 millions francs de recettes, en 2015, elles chutent à 279 millions, pour tomber à 273 millions en 2016 et 162 millions en 2017. Ces entreprises qui ont reçu une autorisation exceptionnelle d’exploiter ou de transporter les graviers dans des chantiers biens déterminés et pour une période limitée ont profité de cette ouverture pour s’occuper de la commercialisation des matériaux sans rien donner en contrepartie à l’Etat. Les produits se vendent à vil prix, ce qui met en mal les autres marchands du gravier légalement reconnus et qui versent des taxes.
Les autres entreprises agrées à commercialiser les graviers crient à la concurrence déloyale et demandent au ministère en charge des mines de prendre ses responsabilités. Selon ces entreprises, « ces sociétés étrangères ont pour seule mission, la fourniture du gravier pour les chantiers du bitumage des axes Massakory-Ngouri, Ngoura-Ati » par conséquent, il leur est interdit de vendre les granulats issus de leurs installations.
Guidandi Djono