Matibeye modernise les complaintes des femmes
Artiste musicienne, compositrice et interprète Matibeye Géneviève a échangé avec la presse ce jeudi 20 septembre 2018 au complexe Acamod sur sa prochaine résidence de création qui aura lieu du 21 septembre au 12 octobre 2018 à N’Djaména à l’espace culturel Talino Manu et à l’Institut Français du Tchad (l’Ift).
Il y’a deux ans, elle a sillonné les régions du sud du Tchad pour s’entretenir avec les femmes pleureuses traditionnelles pour recueillir leurs chansons et pleures pour les moderniser, les valoriser afin de les transmettre aux générations actuelles tchadiennes et le partager sous forme d’héritage culturel.
« Les femmes pleureuses traditionnelles sont présentes partout en Afrique pour assister les familles lors des deuils. A travers des chants traditionnels, elles racontent qui était le défunt et font son éloge au cours des cérémonies funèbres. Lors des intronisations, de visites des autorités, ces femmes portent l’histoire des événements et racontent les valeurs de ces hommes. Ces pleureuses conservent un patrimoine culturel, cette tradition est menacée de disparition par l’évolution des mœurs », justifie Matibeye pour expliquer le bienfondé de son projet.
Pendant deux semaines, Matibeye, son équipe et la compositrice française Claudine François vont analyser, exploiter les données recueillies lors de la tournée afin d’en faire une création. Un concert sera organisé à la clôture de la ‘’résidence’’, le vendredi 12 octobre à l’Ift suivi d’un deuxième le 13 à Accamod.
L’artiste projette faire le tour du Tchad, question de ne pas oublier certaines valeurs d’une contrée du pays. « Après la résidence, une deuxième étape de travail de recherche sur le terrain se fera au nord du pays. La postproduction est programmée en studio en France en 2019 », annonce-t-elle.
Guidandi Djono