Péril sur la santé
La fronde des médecins et infirmiers contre leur ministre suite à des nominations qui ont fait tollé risque de ne pas se terminer de sitôt. Il y’a quelques jours, les médecins ont réussi à paralyser les hôpitaux à l’occasion d’une grève sèche de protestation.
Un incident de plus dans la mort lente vers laquelle se dirige le secteur de la santé, un secteur pourtant désigné comme prioritaire et mobilise depuis des années le chef de l’Etat chaque mois au cours d’une réunion mensuelle d’évaluation avec les partenaires.
L’observateur ne cesse de s’interroger sur le bienfondé de cet exercice quant au jour le jour, les faits et les chiffres démentent les slogans et le discours politique. Les faits têtus nous renseignent que depuis des semaines les mères désespérées parcourent hôpitaux et centres de santé à la recherche de vaccins pour leurs nouveaux nés.
Les mêmes faits nous rappellent aussi qu’en pleine capitale, le taux de malnutrition a atteint des proportions inquiétantes nécessitant l’ouverture des hôpitaux de campagnes pour soigner des enfants décharnés par la faim et les mauvais soins.
C’est une réponse plus qu’éloquente à la porte-parole du gouvernement, Mme Ndolénodji Naimbaye Alixe qui a traité le rapport d’Amnesty qui pointe une forte diminution des dépenses de santé de « légèreté et d’inconscience ».
L’absence de réactifs et autres seringues dans les hôpitaux est perceptible depuis un bon moment déjà au point où dans l’inconscient collectif des usagers des hôpitaux publics, la gratuité est devenue depuis belle lurette, un leurre.
Même l’hôpital de la Renaissance qui devait être le fleuron de notre système de santé n’est plus que l’ombre de lui-même avec une partie du personnel en grève quasi permanente. Que dire des hôpitaux de provinces qui guettent les crédits pour régulariser des factures de produits consommés depuis bien longtemps.
La santé n’est pas le seul secteur à subir les contre-coups de la crise que traverse le pays. Mais ce qu’il traverse ne relève pas de la seule crise financière. C’est en vérité le résultat d’une absence de planification et de mauvaise gestion. C’est ce qui explique aussi notre incapacité à payer les contreparties de l’Etat dans le cadre des programmes de lutte contre le vih Sida et autres maladies. Des porteurs du Vih ont frôlé il y’a quelques mois la rupture d’Arv.
Que dire d’un tel tableau sinon qu’il illustre l’échec d’une gouvernance qui n’a favorisé ni le mérite moins encore l’excellence ? C’est un des défis de la 4ème République qui ne cesse de nous nourrir d’espoir d’un temps nouveau.
La Rédaction