Le serment confessionnel n’est ni chrétien ni républicain
A l’initiative des théologiens de la Faculté de Théologie Evangélique une conférence -débat a été organisée ce samedi 28 juillet 2018 à l’Assemblée Chrétienne La Bonne Nouvelle. Placée sous le thème : « La prestation de serment dans la république laïque », la conférence-débat a été animée conjointement par Pr Abel Ndjerareou et Dr Abel Ngarsouledé, tous deux théologiens.
Ils sont très nombreux à assister à la conférence-débat sur la prestation de serment confessionnel institué avec l’avènement de la 4ème République. Selon le Pr Abel Ndjérareou et Dr Abel Ngarsouldé les écritures saintes ont fermement interdit à tout chrétien de prêter serment. « Avant toutes choses, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucun autre serment. Mais que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement », cite Pr Abel Ndjerareou dans le livre de Jacques au chapitre 5 verset 13. De ce passage biblique, rappelle, les théologiens, la prestation du serment est une transgression à la parole de Dieu. « Il n’est nullement mentionné dans la Bible qu’un chrétien doit prêter serment. Prêter serment c’est prêter allégeance à une autorité, chose qui est contraire aux prescriptions bibliques ». Donc, « imposer la prestation du serment aux croyant qui d’ailleurs leurs convictions religieuses ne leur autorisent pas, n’est pas républicain », relèvent les orateurs.
Poursuivant son intervention sur le serment confessionnel au Tchad, Dr Abel Ngarsouledé, « quand le serment confessionnel a été instauré au Tchad, cela a crée des vives réactions occasionnant des désolations du peuple vis-à-vis de l’autorité de l’Etat ». affirme-t-il. En instaurant ce serment confessionnel, les autorités publiques remettent en cause le principe de la laïcité prévu dans la Loi fondamentale. En effet, pour tirer la confusion sur le mot laïcité, l’intervenant s’est appesanti sur la définition du mot laïcité, qui pour lui, « la laïcité est une conception d’organisation et d’éthique basée sur la liberté d’exprimer son opinion ». C’est pourquoi, dans le contexte tchadien, le serment confessionnel pose un problème d’éthique du pouvoir au regard du mode actuel de gouvernance.
Se basant sur la bible, Pr Abel N’djerareou, « ce que Dieu veut de vous, dans vos métiers respectifs, là ou vous êtes, vous servez dans l’intégrité. Mettez la crainte de Dieu dans vos cœurs avant toute chose », lance-t-il. Alors, « il ya trois vérités dans la Bible qui ne interdit les chrétiens à prêter serment. Il s’agit de la souveraineté de Dieu, la Toute-puissance de Dieu et l’altérité de Dieu », souligne Dr Abel Ngarsouledé. Unanimement les conférenciers exhortent les chrétiens à ne pas prêter serment de peur d’attirer la colère de Dieu sur eux et sur leur famille.
En outre, les conférenciers, dans leurs interventions appellent les gouvernants à changer des paradigmes, un recule pour mieux mettre la cohésion sociale aux cœurs des fidèles car ce serment confessionnel constitue une menace pour la population surtout aux chrétiens alors que le Tchad est une République laïque et démocratique.
Makine Djama
