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29 personnes déguerpies pendant que l’affaire est pendante à la justice

29 personnes déguerpies pendant que l’affaire est pendante à la justice 1

29 personnes déguerpies pendant que l’affaire est pendante à la justice

Une famille de 29 personnes a été victime d’un déguerpissement illégal de la gendarmerie de légion à Ndjari dans le 8ème arrondissement. Le père de la famille et toute sa famille se sont retrouvés dehors en cette période de grande pluie.

Adoum Mahadi et sa famille (trois femmes, vingt-quatre enfants et une belle-fille) se sont réveillés dès 6heures et demi, ce 18 juillet 2018 sous de grenades lacrymogènes pour cause d’un litige foncier encore pendante devant la cour suprême. « Hier matin, les militaires de la légion 10 accompagnés d’un huissier de justice sont arrivés tôt chez moi et ils ont commencé cassé nos maisons. Ma 1ère réaction était de demander à l’huissier la décision de nous déguerpir ma famille et moi », affirme Adoum Mahadi qui se trouve dans l’indignation totale. Très en colère, l’homme alerte le parquet de N’Djamena. C’est ainsi qu’une chambre est épargnée de la démolition : « pendant que les militaires cassaient, j’ai dû aller voir le 3ème substitut du procureur qui leur a instruit d’arrêter, car l’affaire est encore pendante».

Pourtant, l’affaire se trouve encore en justice devant la cour suprême après le pourvoi de l’autre partie. « J’ai payé ce terrain depuis 1982 avec Abakar Abdoulaye qui est actuellement à Karkam Beniset. J’ai entrepris des démarches auprès du service des cadastres pour borner ce terrain et c’est après le bornage qu’Awatif Béchir vient le réclamer en 2004 », clarifie Adoum Mahadi qui poursuit qu’au niveau du tribunal, de grande instance, il a perdu le procès et qu’il a interjeté appel. « Souvent, c’est soit au mois de Ramadan, soit en pleine saison des pluies qu’on casse mes chambres. Et par 4 fois. C’est pourquoi, la cour d’appel a rendu sa décision en ma faveur, obligeant l’autre partie à me payer soixante million de francs Cfa pour des dommages et intérêts », annonce-t-il. Il déplore par ailleurs la brutalité des forces de l’ordre: « tout le quartier est gazé hier et certains de mes enfants ont été transférés à l’hôpital, car ils ont eu de problèmes respiratoires». Au total, vingt-huit douilles de lacrymogènes ont été ramassées par la famille Mahadi qui est contrainte de se contenir dans une petite chambre sous cette pluie. Il en appelle aux plus hautes autorités pour faire cesser de tels agissements. « Nous sommes dans un pays et nous sommes soumis à la loi au même titre. C’est aberrant qu’on chasse une famille alors que l’affaire est encore pendante», déplore-t-il.

Stanyslas Asnan