La Banque mondiale appuie les finances publiques du Tchad
Le Conseil d’administration de la banque mondiale a approuvé le vendredi 6 juillet 2018 un don de 35 millions de dollars en faveur du Tchad. Et ce suite aux efforts du Tchad dans le cadre de l’amélioration de la mobilisation des recettes intérieures, fiscales et douanières.
Mais aussi le renforcement des capacités institutionnelles des Ministères en charge des Finances et du Budget, du Pétrole et de l’Energie, et des Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information.
Financé par un don de l’Association internationale de développement (Ida), le Projet de mobilisation et de gestion des ressources intérieures est articulé autour de trois principales composantes à savoir le renforcement de la mobilisation et de la gestion des recettes, le renforcement institutionnel, notamment en matière de redevabilité et de transparence pour une meilleure gestion, la maitrise et le contrôle des recettes et la gestion de projets. Ce projet permettra de financer également l’assistance technique et d’autres activités de renforcement des capacités, des équipements informatiques et d’interconnexion ainsi que des logiciels nécessaires à l’amélioration de l’efficience institutionnelle. « La mobilisation des recettes intérieures hors pétrole constitue un défi majeur pour la stabilité financière et la résilience du Tchad face aux fluctuations des prix du pétrole. Grâce à cette opération, la Banque mondiale apporte un soutien substantiel à la mobilisation des recettes à travers des actions destinées à améliorer l’efficacité de la collecte des recettes non pétrolières indépendamment des cycles économiques», a expliqué François Nankobogo, Représentant résident de la Banque mondiale au Tchad. De ce fait, d’importantes améliorations sont attendues en termes de ratio des recettes intérieures hors pétrole par rapport au produit intérieur brut et de la qualité du service des régies financières du Tchad d’ici 2023. « Les activités soutenues dans le cadre du projet entraîneront une augmentation cumulée de la collecte des recettes non pétrolières entre 2017 et 2023 d’au moins 6,6% du Pib non pétrolier. Dans une perspective à plus long terme, ce projet devrait aider à augmenter la collecte moyenne des recettes non pétrolières qui passerait d’environ 8,7% du Pib non pétrolier (2017-2019) à environ 13,7% du Pib non pétrolier (2020-2023) », ajoute de son côté Rafika Chaouali, responsable du projet à la Banque mondiale.
Selon la Banque mondiale, les principaux bénéficiaires du projet sont entre autres le Ministère des Finances et du Budget et ses principaux départements, notamment les départements des impôts et des douanes, qui développeront avec le soutien du projet, des outils d’information et de surveillance pour la mobilisation des recettes. Il y a aussi le Ministère du Pétrole dont la capacité à superviser les opérateurs pétroliers sera renforcée par des audits et le développement d’un cadastre pétrolier et d’un système de gestion des contrats; la Société des Hydrocarbures du Tchad (Sht) qui bénéficiera d’une meilleure capacité de prise de décision et de supervision grâce à la mise en place d’un système intégré de gestion. Enfin, le Ministère de la Poste et des Nouvelles Technologie de l’Information et de la Communication et ses agences vont bénéficier de l’assistance technique pour accélérer la modernisation et l’efficacité du secteur.
Pour rappel, l’Association internationale de développement (Ida) est une institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’Ida figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,5 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles dont le Tchad. Depuis sa création, elle a soutenu des activités dans 113 pays. Le volume annuel des engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.
Asnan Non-Doum Saturnin