Drepavie attire l’attention sur la drépanocytose
Dans le cadre de ses activités de sensibilisation et d’information sur la drépanocytose, l’association de lutte contre la drépanocytose (Dreparvie), en collaboration avec la direction de la jeunesse et des loisirs du ministère de la santé publique a organisé une conférence débat ce samedi 24 mars 2018 à la maison de la culture Baba Moustapha.
Placée sous le thème ‘’ état de lieu sur la drépanocytose au Tchad ’’, cette conférence débat a réuni un public constitué des responsables d’associations, du personnel de santé et bien d’autres.
Selon Corinne Mbibi-Liegeois, présidente de Depravie, la drépanocytose est la 1ere maladie génétique au monde mais qui reste négligée. « C’est une maladie héréditaire du sang qui touche beaucoup d’enfants au monde et sa pathologie arrive avec une mutation de l’hémoglobine S », précise-t-elle. Selon elle, son association entend faire connaitre ces pathologies au niveau des personnes concernées, des professionnels de santé et faire des plaidoyers auprès des autorités des différents pays d’Afrique.
« La mission au Tchad est exploratoire mais nous sommes allés au-delà. Nous entendons mettre sur pied des campagnes de sensibilisation et faire la cartographie pour savoir la prévalence de cette maladie dans les régions du Tchad en vue de faire une prise en charge primaire ou secondaire », ajoute-t-elle.
Pour le Dr Silé Souam Nguele de l’hôpital de la maire et de l’enfant, « Les globules rouges qui ont une forme ronde prennent la forme de banane lorsqu’elles sont atteintes de la drépanocytose. Ces globules se stagnent aux vaisseaux, causant ainsi le manque de sang, la déshydratation, le froid, la fièvre et le stress chez les drépanocytaires qui auront des urines foncées et de douleurs osseuses et abdominales ». Dr Silé de renchérir que le 1er symptôme chez un enfant drépanocytaire total est le gonflement des pieds et des mains, suivi d’une douleur excessive.
« C’est une maladie incurable mais qu’on peut vivre avec pendant longtemps », informe-elle avant de prévenir : « si le symptôme est dépisté très tôt, il peut être suivi régulièrement et l’enfant drépanocytaire peut bénéficier de toute la prophylaxie et grandir jusqu’à l’âge d’adulte ». Elle complète que l’évolution peut être meilleure si la qualité de la prise en charge est régulière et très bonne. « Ce qui demande des efforts de partout, non seulement du médecin pour sa disponibilité mais aussi du patient pour sa régularité. En respectant ces instructions, l’enfant n’aura pas de crise et il aura toujours son taux d’hémoglobine de base ».
La drépanocytose est reconnue en 2009 par l’Onu comme priorité de santé publique mais elle reste tout de même méconnue au Tchad. Sur 885 élèves interrogés, seulement 3 ont entendu parler de cette maladie.
Stanyslas Asnan