Depuis plusieurs semaines, une rumeur terrifiante secoue la ville de Moundou. Des hommes accusent des individus, souvent décrits comme des étrangers ou des personnes suspectes, de leur « voler leur sexe masculin » après une simple salutation ou un contact furtif. Cette croyance a engendré une vague de peur collective, des violences et une méfiance accrue entre les habitants, en l’absence de toute preuve scientifique.
Dans les rues de Moundou, l’angoisse du « vol de sexe masculin » ne cesse de grandir. Nous avons interrogé un vendeur ambulant, qui, après quelques échanges, a accepté de partager son expérience. Le jeune homme affirme être lui-même victime de ce phénomène troublant. « J’ai reçu un message d’un inconnu, et après l’avoir lu, j’ai senti ma partie intime se rétrécir », nous confie-t-il, visiblement encore marqué par l’évènement. « Ce n’est qu’après trois jours de prières intenses que mon « 3e pied » est revenu à la normale », ajoute-t-il, le « 3e pied » pour désigner l’organe masculin.
Dans une vidéo, publiée le même jour par un internaute venu de N’Djamena, a circulé sur les réseaux sociaux. On y voit une foule en colère s’en prendre à un individu accusé d’avoir « volé » le sexe d’une personne. L’auteur de la publication commente : « Regardez par vous-même, cette affaire de vol de sexe est réelle. »
Cette scène illustre le climat de suspicion et de violence qui règne désormais dans la ville, où la rumeur prime trop souvent sur la raison.
De poignées de main aux appels et SMS : la peur s’étend
Selon les habitants, le danger ne se limite plus aux simples contacts physiques. Désormais, les appels anonymes et les messages inconnus sont perçus comme de nouvelles menaces pouvant entraîner la « disparition » du sexe. Cette croyance, bien qu’invérifiable sur le plan médical, alimente une psychose collective grandissante.
Aucune déclaration officielle jusqu’à ce jour des autorités pour rassurer la population, mais une chose est sûre, face à des croyances aussi profondément ancrées, le défi reste immense.
Deuh’b Zyzou, Moundou