Les femmes menacent de descendre dans la rue
Le comité national des femmes de l’Union des syndicats du Tchad (Ust) a tenu une rencontre ce samedi 3 février 2018 à la bourse du travail afin de mettre en place une stratégie pour face aux mesures d’austérité du gouvernement.
Les femmes dans leur ensemble se disent déçues du comportement des hommes dans la gestion de cette crise et veulent désormais se faire entendre par des moyens légaux.
« Les femmes sont les premières victimes de ces mesures d’austérité. Nous sommes fatiguées. Il est hors de question de rester sans rien faire. La femme est la plus écoutée. Nous allons nous battre pour sauver nos familles», lance une femme syndicaliste venue de province pour cette rencontre nationale. Cette déclaration a galvanisé ses camarades militantes qui, visiblement sont décidées à entreprendre des actions contre l’application du décret 687 relatif à la réduction des primes et indemnités des fonctionnaires. « Le salaire, c’est la vie. Le gouvernement veut nous tuer à petit feu mais nous allons lui résister. A l’allure où vont les choses, nous risquons de ne plus manger. Ce sont nos enfants et nos familles qui mourront. Alors battons-nous pour notre survie mes chères sœurs », exhorte une autre femme très affectée par l’abattement de son salaire. « Mon enfant est malade. Lorsque j’ai perçu mon salaire. Je m’en revenais pas du tout surtout que les charges familiales sont énormes », témoigne-t-elle.
Compte tenu de la situation chaotique liée à l’abattement des salaires, la présidente du Comité national des femmes de l’Ust, Madame Charfa Brahim encourage ses sœurs à prendre leur destin en main. Pour elle, les hommes sont des lâches et ont montré leurs limites parce qu’ils ne sont pas les premières victimes. « Ce sont les familles qui prennent soin des enfants, qui cuisinent et s’occupent du foyer », commente-t-elle. C’est pourquoi, « j’appelle mes sœurs à encourager les hommes et à faire un travail de sensibilisation pour résister au gouvernement. Seule la lutte pourra nous libérer de cette situation », affirme-t-elle. Dans le souci de mutualiser les efforts pour une action commune, une assemblée générale des femmes est convoquée le vendredi 9 février prochain à la bourse du travail. Ceci pour adopter des actions à entreprendre.
Asnan Non-Doum Saturnin