Ce mercredi 5 mars, vers 12h30, Monodji Olivier, journaliste et directeur de publication du journal Le Pays, a été interpellé dans son bureau par des agents de la police judiciaire. Cette arrestation, effectuée sur la base d’un mandat d’amener émis par le procureur de la République, a eu lieu dans les locaux du média, situés à Chagoua, dans le 7e arrondissement. Cependant, les motifs de cette interpellation restent flous, suscitant de vives inquiétudes quant au respect des procédures légales et à l’état de la liberté de la presse au Tchad.
Une fois conduit à la coordination de la police judiciaire, aucune explication claire n’a été fournie à Monodji Olivier ou à ses avocats. « Nous avons attendu pendant des heures, mais aucune justification officielle ne nous a été communiquée », déplore l’un de ses conseils. « Sous la pression, la police a simplement évoqué un délit de presse, sans plus de détails. » Le procureur de la République, quant à lui, semble réfuter cette version, ajoutant encore à la confusion.
Cette arrestation, réalisée dans des conditions opaques et sans motifs précis, représente une atteinte inquiétante aux droits fondamentaux, notamment à la liberté d’expression et à la liberté de la presse. Alors que Monodji Olivier passe sa première nuit en détention, cette affaire met en lumière les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes tchadiens dans l’exercice de leur profession. Elle soulève également des questions cruciales sur l’espace accordé à la liberté d’expression dans le pays, rappelant l’importance de protéger ces droits essentiels dans une société démocratique.
Deuh’b Zyzou
