Le fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a lancé un appel alarmant mardi 4 mars, concernant l’augmentation des violences sexuelles faites aux enfants au Soudan, un phénomène exacerbé par la guerre civile qui ravage le pays.
Selon l’agence de l’Onu pour l’enfance , des enfants, y compris des nourrissons âgés de seulement un an, ont été victimes de viols et d’agressions sexuelles perpétrées par des combattants soudanais. Des crimes qui devraient «choquer tout un chacun aux tréfonds de son âme», dénonce l’Unicef.
Depuis le début de l’année 2024, 221 cas de viols d’enfants ont été recensés, dont deux tiers concernent des filles. Parmi ces victimes, seize avaient moins de cinq ans, dont quatre étaient des nourrissons. En outre, 77 autres cas d’agressions sexuelles, principalement des tentatives de viol, ont été rapportés.
Toutefois, l’Unicef souligne que ces chiffres ne reflètent pas l’ampleur réelle du phénomène, car de nombreuses victimes et leurs familles hésitent à se manifester, par crainte de stigmatisation, de représailles ou d’accusations de collaboration avec des groupes armés. « Les violences sexuelles sont de plus en plus utilisées comme arme de guerre au Soudan, ce qui constitue une grave violation du droit international, susceptible d’être qualifiée de crime de guerre. Des millions d’enfants risquent d’être violés et de subir d’autres formes de violence sexuelle », estime la directrice générale de l’agence onusienne, Catherine Russell.
« Les victimes subissent souvent de graves blessures physiques et psychologiques qui peuvent avoir des conséquences à vie et laisser les survivantes face à des choix impossibles comme une grossesse, se confier à leur famille ou aux autorités et se faire soigner. Personne, aucun enfant, ne devrait avoir à endurer ces horreurs. Cela doit cesser immédiatement», exige l’Unicef.
Face à cette crise humanitaire, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance appelle à une action urgente et demande aux donateurs d’investir dans des programmes de prévention et de prise en charge des violences sexuelles et fondées sur le genre. L’agence avertit que la violence sexuelle continue de se propager au Soudan et que chaque instant perdu « aggrave la souffrance des victimes ».