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Les fonctionnaires découvrent la réalité des abattements

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Les fonctionnaires découvrent la réalité des abattements

Après la décision du gouvernement d’appliquer le décret n° 687 dans son esprit à la lettre, les fonctionnaires se sentent vendus par le gouvernement. Quelques fonctionnaires rencontrés devant les banques ne croient plus à leurs yeux après être servis.

Ce samedi en matinée, plusieurs fonctionnaires se sont rendus dans les banques de la place pour leurs salaires. Dans une file indienne, chaque agent de l’état médite sur son sort. « En suivant le ministre des finances, le salaire du mois de janvier ne sera pas touché », répond Georges à la question d’un autre agent qui le précède. S’en est suivi un débat sur l’abattement ou non des salaires de ce mois de janvier. Entretemps, un autre fonctionnaire sort du guichet la tête baissée et explique sa situation aux autres. L’ambiance devient tout à coup morose.

« Le gouvernement nous a envoyé directement à la morgue » lance un enseignant. « On m’a pris cent mille pour le crédit et on vient de m’imputéer quatre vingt-cinq mille aujourd’hui. Je rentre maintenant avec quinze mille », témoigne Anne qui s’interroge sur le sort de ses enfants qui étudient à l’étranger. Pour elle, le gouvernement n’aime pas les Tchadiens.

« Avec le coût de la vie à N’Djamena, on ne peut pas accepter l’abattement de salaires. Je cesse aujourd’hui le travail, car la grève est automatique », ajoute un autre fonctionnaire. « Les autorités ont oublié le peuple tchadien. Où est la raison de leur présence au pouvoir. Si le gouvernement n’est pas à mesure gérer le pays, il peut le laisser à une personne de sage qui puisse mieux gouverner », complète pour sa part Andrés très frustré.

Dans les échanges, le mot qui revient le plus est la convocation d’une assemblée générale par les syndicats pour déclencher une grève dès la semaine prochaine.

Stanyslas Asnan