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Tchad-France : Wakit Tamma demande la rupture de tous les accords entre les deux pays

Tchad-France : Wakit Tamma demande la rupture de tous les accords entre les deux pays 1

Le porte-parole de la coalition des actions citoyennes Wakit Tamma, Soumaïne Adoum a fait un point de presse ce mercredi 4 décembre 2024 à la Bourse de travail. La coalition prend acte de la résolution du Conseil national de transition soutenant la rupture des accords militaires avec la France et exhorte le gouvernement à rompre d’autres accords réliant le Tchad à la France.

Pour le porte-parole de la Coalition des  actions citoyennes Wakit Tamma, le vote en faveur de la rupture des accords militaires avec la France est un acte de patriotisme revendiqué par le peuple tchadien depuis le début de l’indépendance. « Le CNT n’a fait qu’entériner une demande nationale à la suite de l’initiative du Gouvernement. Le pouvoir en place doit le comprendre dans ce sens et doit matérialiser cette décision sans délai », estime-il.

La Coalition Wakit Tamma constate que tant du côté du gouvernement tchadien que de la partie française, des reculades se font toujours. « Le Ministre Khoulamallah annonce que la mise en œuvre de la rupture ne se fera pas à la nigérienne, et le communiqué du ministère français de Affaires étrangères proclame que des négociations étroites sont menées et seront poursuivies pour la mise en œuvre de ces orientations. La France veut donc dialoguer avec le Tchad juste pour reconfigurer sa position militaire. Ce que ne veulent surtout pas les Tchadiens », constate le porte-parole de Wakit Tamma. « Quand la partie tchadienne parle de rupture, la partie française lui prête le souhait de voir évoluer le partenariat de défense et de sécurité qui les lie. C’est un amalgame délibéré que les Tchadiens comprennent aisément », ajoute-t-il.

Soumaïne Adoum rappelle et insiste auprès du Gouvernement et en particulier auprès du Président Mahamat Idriss Déby de la nécessité de ne pas faire confiance à la partie française. « Sous le Conseil militaire de transition, des Tchadiens ont été tués, blessés, exilés, emprisonnés en 2022 par répression des forces de l’ordre dans l’indifférence totale de la France et sa représentation diplomatique au Tchad », déplore-t-il.

Le porte-parole de Wakit Tamma rappelle  également au Gouvernement  que, « le Tchad est lié à la France par deux autres accords pour lesquels une rupture est tout aussi urgente : l’accord économique instituant le Fcfa et l’accord culturel et scientifique protégeant la langue française au Tchad ». Pour lui, gouvernement tchadien, le Cnt et le futur parlement national doivent étudier toutes les options qui privilégient les intérêts supérieurs du pays par des partenariats gagnant-gagnant.

La Coalition des actions citoyennes Wakit Tamma exhorte le Gouvernement  à respecter à son tour la souveraineté du peuple en sauvegardant la démocratie, les droits de l’homme et les libertés publiques gage d’une République digne et demande aux tchadiens de ne rien lâcher s’ils, «  ne veulent pas voir maintenir la présence militaire française au Tchad ».