Au Tchad, les violences conjugales demeurent une réalité tragique et quotidienne. Les victimes qui vivent un véritable enfer, n’arrivent pas souvent à s’en sortir . Pour se reconstruire, elles ont besoin d’un grand soutien tant sur le plan psychologique que physique.
En 2023 dans le monde, au moins 51 100 femmes ont subi une violence de genre qui s’est achevé par leur assassinat, perpétré par leur partenaire ou des membres de leur famille ( rapport Onu femmes) . Cela signifie, qu’une femme a été tuée toute les 10 minutes.
Au tchad, d’après une enquête nationale, une femme sur cinq déclare avoir été victime de violence physique et 12% des femmes subissent des violences sexuelles chaque année. Certains cas de violences conjugales ayant abouti à la mort des femmes ont défrayé la chronique cette année : l’assassinat au Sénégal de steffi Kaguer, une étudiante tchadienne en 6ème année de médecine, enceinte de six mois par son concubin le 13 juillet ; Le meurtre d’une femme âgée de 30 ans par son époux, la nuit du 8 septembre 2024 à Bakara commune du 7èmearrondissement ; Le 4 novembre dernier au village Berem Ham, province du Mayo Kebbi Est, après de chaudes discussions , un homme poignarde à mort sa femme. En plus de ces cas qui ont été porté au grand public, nombreuses sont celles qui souffrent en silence car par pudeur, elles n’osent pas parler de ce qu’elles subissent dans leur foyer. « Malgré les sensibilisations, les violences basées sur le genre persistent au Tchad. Les pesanteurs socioculturelles et la peur d’être stigmatisée font en sorte que peu de victimes dénoncent ouvertement leurs agresseurs »informe Epiphanie Dionrang, présidente de la Ligue tchadienne des droits des femmes (Ltdf).
Les femmes victimes de violences n’ont pas également le courage de dénoncer leurs agresseurs à cause, de l’inéquitabilité de certains jugements quand, ils sont portés devant les instances judiciaires. « Ce qui frustre le plus, c’est le silence de la justice et le manque de sérieux dans le traitement des dossiers liés au violences conjugales . Pourtant, le Tchad figure parmi les champions en signature et ratification des textes régionaux et internationaux protégeant les femmes. Malheureusement , ces textes peinent à être appliqués », désespère la présidente de la Ltdf .
Selon les experts , les victimes de violences conjugales ont besoin d’un grand soutien pour se reconstruire. « La reconstruction après une violence, c’est garantir aux victimes les outils nécessaires pur se remettre debout psychologiquement, socialement et économiquement. Il est impératif que chaque femme victime de violence puisse bénéficier d’un accès efficace à la justice, à un accompagnement médical et psychologique de qualité, ainsi qu’à des opportunités économiques pour redevenir autonome et reconstruire son avenir »,a indiqué Épiphanie Dionrang dans son discours de lancement des 16 jours d’activisme.
De janvier à ce jours la Ligue tchadienne des droits des femmes a répertorié 224 cas de violences dont, 15 cas de mariages précoces, 20 cas de viols, 75 cas de violences conjugales, 25 cas de harcèlements , 25 cas de déni de ressources, d’opportunité et de services, 22 cas de féminicides et 42 cas d’agression sexuelle.
Kedaï Edith